INVESTIGATIONS, HTI

VIP-Blog de investigationshti

INVESTIGATIONS, HTI
VIP Board
Blog express
Messages audio
Video Blog
Flux RSS

12 articles publiés
0 commentaire posté
1 visiteur aujourd'hui
Créé le : 05/08/2011 22:50
Modifié : 14/09/2011 02:54

(0 ans)
Origine : Port-au-Prince, Haiti
Contact
Favori
Faire connaître ce blog
Newsletter de ce blog

 Août  2025 
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
282930010203
04050607080910
11121314151617
18192021222324
252627282930


| Accueil | Créer un blog | Accès membres | Tous les blogs | Meetic 3 jours gratuit | Meetic Affinity 3 jours gratuit | Rainbow's Lips | Badoo |

[ A propos de nous ] [ Droit ] [ Articles ] [ Espace membres ] [ Nous contacter ] [ Nous rejoindre ] [ Plaintes/Victimes ] [ Photos et Vidéos ] [ Informations ] [ Forrum ]


 

Etudes de potentialité faites sur la commune de thomazeau (Ouest) dans le cadre d'une perspective de développement local

24/08/2011 05:54

Etudes de potentialité faites sur la commune de thomazeau (Ouest) dans le cadre d'une perspective de développement local



Etudes de potentialités réalisées sur la commune de Thomazeau, en septembre 2008, par un groupe d'Experts en Développement composé de : J. G. CENAT, A. LOUISSAINT, M-A. LOUIS-JEUNE et A. V. BIEN-AIME.



Liste des acronymes

CNUED        Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement

ECVH            Enquête sur les conditions de vie en Haïti

ISHI            Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique

MENJS        Ministère de l’Education  Nationale de la Jeunesse et des Sports

MSPP            Ministère de la Santé Publique et de la Population

MARNDR        Ministère de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural

MPCE            Ministère de la Planification et de la Coopération Externe

ONU            Organisation des Nations Unies

ODM            Objectif du Développement Millénaire

PIB            Produit Intérieur Brut

PNUD            Programme des Nations Unies pour le Développement

PVD            Pays en Voie de Développement

RV             Révolution Verte

SMT            Sommet de la Terre

UE            Union Européenne


Remerciements

      Ce travail a été réalisé dans des conditions extrêmement difficiles. Les informations chiffrées sur les réalités socio-économiques de la région étaient rares et les circonstances n’ont pas permis de mener des enquêtes.
Nous avons rencontré d’autres difficultés que nous n’aurons pas pu surmonter tout seul. C’est pourquoi, nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont aidé d’une façon ou d’une autre.

    Nos remerciements vont à l’endroit du Maire principal de la ville, du Vice- Délégué, des autorités judiciaires et policières pour leur soutien au cours de nos  différentes visites dans la région.

    Nous aimerions que les employés de la bibliothèque du Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE) trouvent ici l’expression de nos plus vifs remerciements.

Mise en contexte

      Aujourd’hui plus que jamais, le fossé entre pays riches et pays pauvres, entre pays développés et pays sous-développés, entre centres et périphériques devient de plus en plus grand. D’après les statistiques internationales il existe plus de cent pays en voie de développement (PVD) représentant plus de deux tiers de l’humanité où des milliers de gens ont un niveau de vie infiniment bas. Leur faiblesse économique est un handicap pour un développement rapide des systèmes d’éducation,  de progrès de l’alphabétisation, d’une amélioration de la nutrition en faveur des couches défavorisées souvent majoritaires. Alors que les pays du Nord représentent seulement 20 % de l’humanité et dominent économiquement la planète grâce à des productions agricoles, industrielles et des services à la fois variés, massifs et de haut niveau technologique.

    Lorsqu’on compare pays développés et pays sous-développés, la production du travail reste la différence  la plus marquante. Il ne fait pas de doute que la faible productivité est un des obstacles majeurs au développement. Il y a aussi les faibles capacités physiques et intellectuelles des travailleurs, sans oublier la qualité médiocre de la population active et les bas revenus. Dans son allocution au conseil des gouverneurs de la Banque Mondiale en 1973, le président  Mc NAHARA a attiré l’attention de la communauté internationale sur les bas revenus dans les pays sous-développés. Sous les plumes de  Everett E. HAGEN, nous lisons le résumé du président de la manière suivante : « il s’agit de Pauvreté absolue » qu’il décrit comme une condition de vie si dégradée par la maladie, l’analphabétisme, la malnutrition et la misère, que les victimes se voient refuser les choses les plus nécessaires de l’existence, des conditions de vie tellement restreintes qu’elles font obstacles à la réalisation du potentiel génétique que chacun porte en lui à la naissance.

    Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, la communauté internationale s’était dressée contre la misère dans le monde. Il était inconcevable pour l’occident particulièrement de voir plus de deux tiers de l’humanité continuent à vivre au-dessous du seuil de la pauvreté. A cet effet, des mécanismes ont été  mis en place pour combler  les retards technologiques de ces pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine et faire de leur  misère un simple souvenir du passé. Un peu plus tard soit le 4 décembre 1986, consciente  que le développement  est un processus global, économique, social, culturel et politique qui vise à améliorer sans cesse le bien-être de l’ensemble de la population et de tous les individus, l’Assemblée Générale des Nations Unies dans sa résolution 41/128 a adopté la Déclaration sur le droit au développement, consacrant ainsi le droit à l’autodétermination des peuples, c’est à dire le droit à se disposer librement d’eux-mêmes.

    En dépit de la volonté de l’occident, le développement de certaines zones périphériques constitue encore un défi majeur.
 Les disparités entre pays riches et pays pauvres sont non seulement considérables, mais elles tendent à s’accroître.

    Depuis les développements rapides du progrès technique,  l’occident non seulement a cessé de subir les famines généralisées ou localisées mais encore a pu connaître des crises de surproduction, dans le secteur agricole au moins.  Il est plus de gens qui meurent aux Etats Unis d’excès que d’insuffisance de nourriture. Les progrès des techniques de production sont tels depuis un siècle au moins, qu’un économiste américain n’hésite pas d’employer le terme de « société d’opulence » afin de caractériser l’économie américaine. Dans les pays sous développés, les techniques de production sont faibles et archaïques. Elles sont basées sur l’outil et l’utilisation des sources d’énergie encore simples ; ces économies connaissent un progrès technique et économique lent quand elles ne sont pas stationnaires. L’agriculture constitue la base de ces économies : 70 à 80 % de la population vivent de la terre ou  de l’élevage. Agriculture et élevage représentent 65% du revenu national en Syrie. Elle reste très primitive dans ses techniques, repliée sur des petites parcelles,  des fermes et des villages qui vivent en vase clos.
    Les structures politiques et sociales mises en place dans ces pays, n’arrivent pas à affecter l’ensemble de leurs recettes à leur développement économique.

     Les pays africains qui nourrissaient pourtant de grands espoirs au lendemain de leur indépendance ont connu des difficultés économiques suivis d’un déclin. Il y a quelques exceptions, mais dans son ensemble, l’Afrique subsaharienne voit maintenant, depuis près d’une dizaine d’années les revenus par habitant diminuer, le problème de  la faim s’aggraver et la dégradation de l’environnement s’accélérer.

    Dramatique paradoxe, les pays dits sous-développés souffrent d’une extrême misère car les capitaux issus de leurs seules richesses naturelles créent des goulots d’étranglement, des obstacles au développement, parce qu’ils ne trouvent pas les structures indispensables à leur efficacité, en particulier les réseaux de transport et les institutions monétaires et de crédit. Les circuits monétaires en général sont très imparfaits. Le réseau des banques de dépôt est insuffisant et la plupart d’entre elles ne sont que des succursales des grandes banques étrangères.

    Le problème est d’autant plus grave pour ces pays puisque depuis environ un demi-siècle, aucun autre phénomène n’assombrit d’avantage les perspectives du développement international que l’accroissement effrayant de la population. Dans certaines parties de l’Asie, la densité de la population est si élevée que l’on peut craindre que les terres deviennent insuffisantes. L’Afrique Subaérienne avec une superficie de 21 millions de km2   avait une population évaluée à 500 millions d’habitants en 1970 et d’après les perspectives de la Banque mondiale, elle aura plus d’un milliard d’habitants en 2010. Dans ces conditions, elle aura de plus en plus du mal à se nourrir, à éduquer ses enfants et à assurer un emploi à une population  active toujours plus nombreuse. Depuis la seconde guerre mondiale, la croissance de la population du globe est due essentiellement aux pays en développement.

    Le nombre d’habitants de la planète est passé  de 2.5 milliards en 1950  à 5.3 milliards en 1990, soit un doublement. Toutefois, la population des pays développés a augmenté  de 40%, celle des pays en développement a augmenté de 120% et représente aujourd’hui 77% de la population mondiale, alors que la production dans ces pays est stagnante. L’augmentation de la population accroît la demande en bois de chauffage et de terres arables ; la déforestation qui en résulte intensifie le ruissellement et l’érosion, entraîne la baisse du rendement des parcelles et le niveau des nappes phréatiques. La pollution pose aussi un problème de plus en plus sérieux, en particulier dans les zones urbaines dont l’aménagement laisse à désirer.

    En Haïti ce problème n’est pas différent. Depuis environ deux cents ans, le pays cherche péniblement la voie vers le progrès économique et social. Pourtant il n’a cessé d’être harcelé par bon nombre de problèmes dans les domaines  de la démographie, de l’éducation, de la santé, du logement, de l’eau potable, de la culture et des loisirs a été incapable de faire face à ces problèmes de manière organisée. Les pays a accumulé  et cumule encore handicaps et faiblesses. Les divisions éthiques et religieuses, les luttes fratricides pour la prise du pouvoir, les inégalités  sociales et régionales aggravent sans cesse les difficultés héritées du passé colonial. Ce pays  persiste dans un sous-développement chronique qui tend à hypothéquer l’existence de son peuple. La grande majorité des haïtiens vivent en marge du bien être dû à tout être humain. Le premier signe visible du développement d’un peuple, c’est pouvoir manger à sa faim, réaliser  son autosuffisance à partir de la production nationale.  Alors que bon nombre d’haïtiens ne disposent pas 2500 calories par jour indispensables à tout être humain  pendant que les Etats Unis ont atteint 3110 calories par jour.  Selon la FAO, Haïti est avec la Somalie et l’Afghanistan, l’un des trois pays possédant le pire déficit calorifique journalier par habitant. La malnutrition est un problème  sérieux en Haïti, l’insécurité alimentaire affecte chroniquement 40% des ménages tandis que 2.4 millions d’haïtiens ne possèdent pas les ressources suffisantes pour acheter  le taux journalier minimum de 2240 calories. Dans un rapport sur le développement humain durable en 1998, le programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a fait la comparaison  internationale suivante : Espérance de vie à la naissance en Haïti est 54.6 ; 69.2  en Amérique latine et Caraïbe, 62.2 dans les pays en développement (PVD) et 74.2 dans les pays industrialisés

    A l’ère de la mondialisation, Haïti fait encore figure de parent pauvre dans le concert des nations. Dans  ce village mondial d’aujourd’hui, elle y entre avec très peu d’atouts, sinon sans rien à offrir  dans ce vaste monde caractérisé par le libre échange et la concurrence à outrance. Il faut dire qu’à côté  de  l’incompétence ou de l’impuissance de l’Etat à dynamiser et à impulser le développement du pays, du manque d’esprit d’entrepreneuriat de la bourgeoisie d’affaires plus attirée vers les activités commerciales lucratives à très court terme que vers les actions concrètes de développement génératrices de progrès économique et social à moyen et long termes , il y a toujours de l’instabilité politique qui a conduit à l’occupation étrangère du pays pendant  deux fois en l’espace de dix ans, après celle de 1915. Ces mauvaises pratiques ont encore la vie dure pour le devenir du pays. Toutes les mesures prises jusque là pour faciliter le démarrage ou le rattrapage du train industriel à bord duquel  plusieurs nations dites civilisées ont déjà pris place depuis plusieurs siècles, n’ont pas donné de résultats escomptés. Ces mesures sans doute n’étaient nullement adaptées à la réalité sociologique du pays et que d’autre part, elles visaient généralement au maintien du statu quo, autrement  dit à la perpétuation des classes dominantes.

    Les critères qui ont toujours retenu et retiennent encore tous les pays sous-développés notamment Haïti sur le seuil  du développement sont au nombre de trois. La persistance de ces critères constitue une gangrène pour le pays et développe à tout instant son sous-développement :
   
1.- Le critère démographique

      A l’aube du 21e siècle, Haïti est en phase de transition, c’est à dire, elle connaît à la fois une forte natalité de 28 pour mille, soient 25% en milieu urbain et 30% en milieu rural, d’après le quatrième recensement général de la population et de l’habitation financé par la BID et l’Union Européenne (UE) et publié en mars 2005  par le bureau de recensement de l’IHSI, et une mortalité relativement faible, inférieur à 12 pour mille, malgré une mortalité infantile. Ce déséquilibre se traduit par un accroissement fort de la population très mal  maîtrisé par les autorités. Or cet accroissement dépasse  largement les capacités des économies locales. Cela entraîne donc des niveaux de vie très bas de la grande majorité de la population qui vit en dessous du seuil de la pauvreté absolue, l’ampleur du chômage, l’importance de sous emploi en découlent. La malnutrition et la sous- nutrition sont les conséquences directes de cette pauvreté. Qui plus est, selon le recensement sus-mentionné, la population haïtienne présente une structure très jeune ; cela pose des difficultés  majeures en terme d’éducation. L’analphabétisme touche la population de façon massive.

2.- Critères sociaux

      Comme tout pays  sous-développé, Haïti se caractérise également par l’ampleur des irrégularités sociales. Les riches deviennent de plus en plus riches  tandis que les pauvres s’appauvrissent d’avantage.   Les genres de vie de ces deux catégories sont incompatibles : d’un côté une minorité privilégiée de fortunes et de pouvoir  démesurés ; de l’autre, des masses misérables qui vivent encore dans les structures traditionnelles ou informelles. Pour résumer cette situation on parle de « Moun an wo ak moun  an ba ». Ces déséquilibres sont particulièrement visibles dans les principales zones urbaines d’Haïti, notamment à Port-au-Prince où vivent près des 2/3 de la population urbaine du pays. Les bidonvilles qui entourent particulièrement la Capitale haïtienne  témoignent de la pauvreté des populations poussées par la misère hors des campagnes en quête d’une vie meilleure.

3.- Critères économiques
La structure des secteurs d’activités est caractérisée d’abord par un secteur primaire très développé qui  domine l’économie et qui emploie un très grand nombre d’agriculteurs à très faible productivité. Ensuite par un secteur secondaire qui est  atrophié, le manque d’établissements industriels et l’éventail très étroit des industries témoignent la faiblesse du secteur secondaire haïtien. Enfin par le secteur tertiaire qui regroupe le reste de la population qui se trouve quasiment dans l’informel où  la loi de la contrebande, celle du plus fort ou du plus ‘margouilleur’ ridiculisent la loi. La population de ce secteur ne vit que grâce à des activités journalières.  Certains économistes dans ce cas parlent d’un secteur parasitaire.
Certains critères qui portent  dans leur sein les germes du sous développent haïtien sont visibles dans tous les départements du pays, dans toutes les régions, dans toutes les grandes villes qui deviennent non pas des pôles de développement, mais des localités réceptrices de l’aide internationale et de transfert d’argent et de riz de la diaspora haïtienne.

      Qu’en est-il de la région de Thomazeau, sur laquelle se porte nos travaux d’étude de stratégies de développement, de potentialités et d’orientation?

Présentation et Histoire de la Région

      Non loin  de la Capitale d’Haïti, soit à environ d’une trentaine de kilomètres, dans les rochers, les collines et dans les flancs des montagnes prend la forme d’une cuvette, se trouve la colline de Thomazeau. Colonisée respectivement par les Anglais et les Français durant la période coloniale à cause de sa réputation en produits agricoles comme : le café, la canne à sucre et les vivres alimentaires, la région de Thomazeau dès le départ des colons était restée jusqu’à  une  période très récente où  la plaine du Cul - de - Sac  ne pouvait compter sur aucune autre région que celle de Thomazeau. Elle alimentait en denrées agricoles Port-au-Prince et la Croix des Bouquets. Il faut dire qu’elle avait également une grande réputation  pour son élevage pratiqué à une grande échelle. D’ailleurs, cette pratique de l’élevage de cabrits notamment  ne permet-elle pas à la sagesse populaire haïtienne de répéter tout le temps : « Nou se Kabrit Tomazo menm plim, menm plimaj » pour expliquer les liens familiaux chez lez les haïtiens. 

      En effet, fondée le 10 décembre 1826, cette région porte le nom de Thomazeau par le fait que durant la période coloniale, elle était une grande habitation, une vaste propriété d’un colon français du nom de Thomas dont elle portait le nom, et par le fait  également qu’il y avait de l’eau en abondance, plus d’une centaine de sources d’eau à l’époque, d’où le nom de Thomazeau.
Après sa création, cette habitation florissante fut érigée en quartier et resta sous la dépendance de l’arrondissement de la Croix-des-Bouquets. Après la chute du Président Haïtien Lysius Salomon en 1889, son successeur, le Président  Florvil Hyppolite a pris un décret en date du 3 août  de la même année et éleva le quartier de Thomazeau au rang de communes.
Conformément à la loi, régissant la matière, la commune se veut être une entité autonome. Son territoire comprend la ville, les banlieues, les quartiers, les sections communales ainsi que les îlots adjacents. L’article 3 du décret du 22 octobre 1982 sur l’organisation et le fonctionnement de la commune se lit ainsi : « est commune, toute agglomération urbaine, tout quartier dépassant 1500 familles et ayant une infrastructure socio-économique pouvant garantir 25% des recettes de la commune, par acte législatif sur l’initiative du chef de l’Exécutif.» D’ailleurs, depuis l’adoption de la constitution du 29 mars 1987 qui fournit un ensemble de mécanismes propices à l’émergence d’une réelle décentralisation, les communes ont un rôle capital à jouer dans l’impulsion du développement national en influant sur la répartition des hommes et es activités, en articulant en permanence des visions à long terme, afin d’empêcher trop de disparités entre les régions, de réduire l’écart entre le centre qui est Port-au-Prince et la périphérie. Car le développement du pays passe et doit passer par celui de toutes les régions du pays notamment, la région de Thomazeau.

Le cadre physique de la région de Thomazeau

      Bornée au nord par les communes de Mirebalais et de Cornillon,  au nord’ ouest  par Saut- d’Eau, au sud par la commune de Ganthier, à l’ouest par la Croix-des-Bouquets, et à l’est par le lac Azuéi et la République Dominicaine, la région de Thomazeau fait partie de l’arrondissement de la Croix-des-Bouquets et comprend quatre sections communales.  Première grande plaine avec un effectif de vingt et une habitations, Trou -d’eau et Crochu possèdent dans leur ensemble une cinquantaine d’habitations. Cette région de 52.017 habitants couvrent une superficie de 253,53 km2,  ses habitants portent le nom de Thomazelais. Le relief dominant est la plaine. Dans les premières sections communales  et dans la commune de Thomazeau se trouvent de vastes plaines comme : les Trous- Caïman, la plaine de Débat, celles de Dumorney  et  de Manville. Toutefois, quoique un peu faible en altitude, les mornes à Cabris, de Montalais et de Blocos constituent une vraie chaîne de montagnes dans les sections communales de Trou- d’eau et de Crochu. Cette combinaison de plaines et de montagnes forme un beau paysage attirant les touristes  tant nationaux qu’internationaux, notamment, lors des festivités des champêtres durant l’été.
Le Ministère de l’Education Nationale de la Jeunesse et des Sports (MEJS)   n’est pas représenté dans la région de Thomazeau. Trois (3) Kindergaten dont deux (2) privés et un (1) de type congréganiste, trente (30) écoles primaires dont deux (2) publiques, vingt sept (27) privées et une (1) de type congréganiste ont été inventoriées dans la commune. Trois (3) écoles secondaires dont une (1) publique et deux (2) privées ; trois (3) écoles professionnelles y ont été également répertoriées
Le Ministère de la Santé  Publique et de la Population   (MSPP) n’est pas représenté dans la commune de Thomazeau. Un (1) centre de santé avec lit et une clinique populaire ont été dénombrés dans la commune. Deux (2) médecins un (1) dentiste, une (1) infirmière, un (1) auxiliaire, un (1) technicien de laboratoire, un (1) officier sanitaire et un (1) agent de santé forment le personnel sanitaire de Thomazeau.
Du coté de la religion, près de cinquante trois (53)  temples ont été dénombrés par l’ISHI dans la commune. Les églises de Dieu se révèlent être les plus nombreuses soit 47%.
La commune de Thomazeau n’a pas de représentation de partie politique, seulement sept (7) organisations populaires et quatre (4) groupements de paysans ont été dénombrés dans la commune.
Pour la disponibilité en eau, la commune dispose de dix huit  (18) sources et deux  2 étangs. De plus, on y retrouve cent cinquante deux (152)  puits (forage simple) et des fontaines publiques munies de près de six (6) robinets.
La ville de Thomazeau et une bonne partie de la première plaine et une partie de la section communale des Crochus sont électrifiées.
La commune a un (1) centre d’appel, mais ne dispose ni station de radio, ni station de télévision.
Au niveau des infrastructures  administratives et judiciaires, la commune a un commissariat de police, un tribunal de paix et un bureau d’état civil.
L’agriculture et le commerce sont les deux principales activités économiques de la commune. Deux (2) morgues privées, une (1) pharmacie, un (1) centre de photocopie, un(1) salon de coiffure, trois (3) centres de provision alimentaire, trois (3) dépôts de boissons gazeuses et d’huiles constituent les établissements économiques de la commune de Thomazeau.
Quant à la culture et le loisir, la commune ne dispose pas de bibliothèque, elle n’a ni musée, ni salle de théâtre et de cinéma. Le sport pratiqué est le football. On y trouve également une place publique. En ce qui concerne les patrimoines culturels, la commune a une grotte et deux étangs. La faune et la flore y sont très développées

Présentation des  principales potentialité de la Région.

      Les objectifs de la présente étude sont de faire une évaluation préliminaire du potentiel relatif à cette région,  pour aider ceux qui  sont chargés de prendre des décisions,  à déterminer  les priorités de développement de la région.
Thomazeau est l’une des régions les plus pauvres du département de l’ouest. Son niveau effrayant de pauvreté est associé à un profil d’indicateurs sociaux tout aussi choquant. Elle est écologiquement très menacé. Plus de la moitié de ses habitants ne peuvent satisfaire les besoins essentiels en matière de logement, d’emploi, d’eau potable, d’assainissement, de santé et d’éducation. La situation économique est de plus en plus alarmante. Elle ne se résume qu’en un mot : Appauvrissement, non seulement des habitants, mais de la région elle-même.
Il faut toutefois dire qu’en dépit de ses faiblesses, la région possède également des atouts qui, bien utilisés, pourraient faciliter sa croissance économique. Ce sont : 

a)    Les sols

      Les sols constituent une des ressources les plus importantes pour le développement de la région. Elle détient une superficie de 28894.00 ha de terres cultivables dont seulement 1396.00 ha sont complètement érodés. Les plaines de Débat, de Trous Caïman, de Dumorney et de Manville représentent 4661.00 ha de terre d’excellente valeur agronomique d’après les données disponibles dans le livre blanc du département de l’Ouest. D’autant plus, aux abords des étangs Saumâtres et de Dlo-Gayé existent des possibilités de culture du riz et des cultures vivrières. Tandis que, dans les chaînes de montagne de Trou- d’eau et de Crochu, il existent des superficies pouvant convenir à l’élevage des bovins. Cette zone présente également de bonnes  potentialités pour les cultures maraîchères et l’arboriculture fruitière.

b) L’agriculture 

      L’agriculture représente un potentiel important pour la région de Thomazeau dans toutes les tentatives visant à subvenir aux besoins d’une population en accroissement rapide. De 1804 à nos jours, plus de 65% de la population active travaillent dans l’agriculture. C’est le plus grand secteur en ce qui a trait à l’absorption de main d’œuvre.  La plus grande majorité de la population vit de la culture du manioc, de la banane, du maïs, de l’igname et de la patate. L’augmentation des superficies cultivables, l’accroissement de la production vivrière, la transformation de la capacité de la production pourrait aider la région dans 5 ans encore à atteindre non seulement son autosuffisance alimentaire, mais aussi vendre à des régions voisines, des produits vivriers dont elles ont besoin, afin de permettre à la région de Thomazeau d’avoir des devises nécessaires à l’importation que nécessite son cas.

c)  L’élevage

      L’élevage offre de bonnes potentialités devant accroître les revenus des Thomazelais. L’élevage des bovins serait très utile pour la production du lait et de la viande. Cette potentialité est encore inexploitée. A présent, c’est l’éparpillement des centaines de moutons et de cabris dans les savanes. Cette forme d’élevage dite libre, représente un handicap majeur pour l’agriculture de la région car les animaux attaquent  souvent les plantations des paysans.
Il s’agit donc de développer les potentialités de l’élevage thomazelais de façon rationnelle pour la production et la traction animale, tout en réduisant la pression exercée sur l’environnement.

d) La pêche

      Toutes les informations, toutes les études déjà réalisées dans le domaine de la pêche pour la région laissent croire que l’étang Saumâtre et le lac Dlo-Gayé peuvent suffire quasi totalement  à la consommation des fruits de mer de toute la communauté. Pourtant, cette potentialité est sous-exploitée. La pêche y est pratiquée par un nombre restreint des pêcheurs au moyen d’équipement rudimentaires : filets et nasses et, à bord d’embarquement de fortune. Cette branche d’activité est encore à l’état embryonnaire dans la région et la population ou tout au moins les plus capables sont obligés d’acheter ailleurs les fruits de mer pour leur consommation.

e)    Les ressources hydrographiques

      La région a une énorme potentialité hydrographique, plus d’une vingtaine de sources recensées par IHSI en 1998 en plus de l’étang saumâtre qui baigne la côte Est.  Elle a la capacité par le  biais d’un système d’irrigation efficace, d’arroser toutes ses plaines et même en grande partie celle des régions  avoisinantes. L’aménagement de ce potentiel hydraulique à des fins d’irrigation peut même faciliter le développement de la production de l’énergie électrique dans cette région ou 75% des besoins énergétiques des ménages sont couverts par l’utilisation du bois de feu. On estime que la population coupe près de quatre fois plus d’arbres que la couverture végétale ne permette de prélèvement.

f)    L’écotourisme  

       L’écotourisme est une opportunité à saisir pour aider à augmenter la production de la région. La richesse de la diversité de la flore et de la faune, ses paysages spectaculaires, ses plages font du tourisme un secteur plein d’avenir pour la région. Entre autre, la fameuse ‘Sous Zabèt’ est un endroit très attrayant. L‘aménagement de ses ressources naturelles à des fins touristiques peut permettre à toute la communauté d’en bénéficier grandement dans les domaines de l’économie, de l’environnement et de l’intégration de la région dans l’ensemble national.

g)    Les ressources humaines

      Après avoir passé en revue les richesses d’un Pays nous dit Antoine de Montchrétien de ses grandes richesses, la plus grande, c’est l’inépuisable abondance de ses hommes.
En effet, les données de l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique ont montré qu’en 1970, la population thomazelaise était évaluée à 38,920 habitants. En 2003, toujours d’après cette même source, elle atteignait 52,017 habitants dont les femmes qui  jouent un rôle essentiel dans l’agriculture et le commerce sont majoritaires tant en milieu rural qu’en milieu urbain.
 
      Selon toutes les projections, la région atteindra 70000 âmes d’ici 2010. La population active sera aussi augmentée. D’ailleurs, plus de 50% de la population totale est âgée de moins de 25 ans. La qualification d’une telle main d’œuvre ne peut qu’augmenter la production de la région.

      L’inadéquation entre les besoins et les ressources disponibles constitue un handicap majeur pour le développement durable du Pays en général et de Thomazeau en particulier.  La rationalité dans la gestion des ressources s’avère nécessaire pour pallier ce problème d’inadéquation. Ce qui pourrait, entre autre, diminuer les pressions humaines sur l’environnement car ‘il n’ y a pas d’avenir si l’environnement n’est pas protégé’. Pour arriver à cette gestion rationnelle, ‘l’homme organisé’ est incontournable. 

      Principales contraintes de développement de la région

      Le développement se veut être l’organisation globale d’un espace donné en vue de promouvoir à long terme le bien-être de tout un chacun grâce à une redistribution rationnelle de la population, des infrastructures et de toutes les activités économiques à travers l’espace national. Après avoir vécu  2 siècles environs de tradition  centralisatrice politique et économique, à l’aube du 21ème siècle, l’écart entre région nantis et région pauvre se creuse davantage au lieu de se refermer en Haïti.   
Dans la région de Thomazeau, les goulots d’étranglement sont à la fois politiques, économiques et culturels.

A-    Sur le Plan Politique

      Quelque soit le Pays considéré, le développement est toujours enfanté dans la douleur. Il n’est jamais fils unique ou orphelin de la politique. Il y a toujours un groupe, parfois toute une classe sociale à sacrifier. A ce niveau, on peut constater que l’Etat ne cesse de faire preuve d’incompétence ou de manque de volonté à mettre une dynamique politique en place pour impulser le développement du Pays.
La région de Thomazeau est victime comme toutes les autres régions périphériques d’une absence d’un plan national de développement. Les gouvernements se succèdent sans jamais eu de cadre macroéconomique bien défini. Ses potentialités comme celles des autres régions avoisinantes sont inexploitées. Et les gouvernements ont choisi de prioriser le développement par projet en lieu et place d’un plan national de développement. Or le développement par projet est un handicap majeur au développement. C’est en quelque sorte la forme du sous-développement la plus achevée.
Située à environ trente kilomètres de la Capitale, la région de Thomazeau vit souvent les séquelles de l’instabilité politique qui règnent à Port-au-Prince. Elle accueille aussi des gens de tous poils qui ont laissé Port-au-Prince soit pour des raisons politiques, des raisons d’insécurité soit aussi pour fuir les poursuites judiciaires. A cela, s’ajoutent les luttes entre Thomazelais soit pour accéder au poste de Magistrat, Vice-Délégué ou Juge de Paix. Pareille situation crée un climat politique qui ne marche pas de paire avec le développement. 

B-    Sur le Plan Économique

      La vie économique thomazelaise est intimement liée à la réalité économique de l’ensemble du Pays. L’indice du coût de la vie évolue suivant une courbe ascendante. La région est dépourvue de capitaux, d’infrastructures, de technologie et de personnel qualifié en nombre suffisant, quel que soit le secteur économique considéré.
D’abord l’agriculture est l’activité économique de la région. Presque la population dans son ensemble en dépend. Pourtant, bon nombre de contraintes empêchent le développement de ce secteur.

1)    Les Paysans n’ont pas de devises pour mettre en valeur leur terre ; aucun système de crédit n’est établi en leur faveur.
2)    Les goulots d’étranglement se manifestent, en outre vis-à-vis de l’outillage, de l’équipement, des matières premières et de l’énergie. A cela s’ajoute la pénurie des moyens de conservation et des transports. C’est ce donne lieu de constater le gaspillage d’un produit à telle section communale alors qu’il une absence totale et une demande élevée pour ce même produit pendant la même période dans une autre section communale. 
3)    Les pressions exercées sur l’environnement par les Paysans à la recherche de parcelles à fertilité appréciable constituent également un handicap majeur au développement durable. Ils détruisent constamment les forets protectrices des sommets des montagnes et des pentes raides. Cette situation provoque la dégradation de la flore et de la faune. Ainsi, à moindres averses, des quantités de sols se déplacent en laissant des espaces devenant impropres à l’agriculture. Ce qui diminue les espaces cultivables alors la population ne cesse d’augmenter d’année en  année.
4)    Il s’agit d’une agriculture de subsistance en panne de modernisation, prisonnière d’une structure longtemps dépassée, datant du temps de la colonie.
5)    Elle souffre d’un problème d’irrigation puisque même dans les plaines demeurent de vastes superficies inexploitées, et aussi du faible niveau agronomique. Le Ministère de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR) se fait représenter par 2 Techniciens Agricoles qui n’ont aucun moyen de leur politique.

C-    Sur le Plan Social

      La non-satisfaction des besoins sociaux de base de la population thomazelaise fait du développement de la région un défi insurmontable.
a)    Il n’est pas donné à tout le monde d’avoir au moins de l’éducation de base due à tout être humain pour son plein épanouissement. L’éducation dans la zone est caractérisée par une forte déperdition scolaire, par un fort taux d’analphabète et de non scolarisés.
La qualité de l’enseignement non seulement n’est pas appropriée, mais aussi les conditions matérielles de transmission de savoir sont très médiocres. Les écoles privées sont majoritaires dans un environnement social où la pauvreté domine.

Logement/Habitat

      La question de logement est intimement liée, à Thomazeau, à celle de l’environnement. Constructions formelles et informelles se partagent une urbanisation débridée qui détruit la couverture végétale, l’ensemble de l’écosystème et hypothèque l’avenir. L’absence de réseaux d’égouts pour l’évacuation des eaux usées a contribué à faire de la ville de Thomazeau un gigantesque dépotoir. 

La santé

      La situation sanitaire de la région est dramatique. Le manque d’hygiène, les maladies et la pénurie des soins médicaux sont tout aussi symptomatiques. L’espérance de vie y est très limitée. L’accès à la santé est difficile, des fois impossible. Dans les sections communales, les femmes mettent au monde des enfants dans des conditions d’hygiène extrêmement difficiles. Dans certains quartiers périphériques, une femme enceinte est une personne à risque : risque de mort et d’acquisition de maladies pouvoir affecter l’avenir de la mère. Aussi, faut-il souligner le taux de mortalité d’enfants à bas âge qui ne cesse d’augmenter.
Une population qui n’est ni éduquée, ni en santé n’est pas prête à se mettre à bord du train de développement dans ce monde caractérisé par la compétition.

Arrêtez un cadre macro-économique local

      Dans cette rubrique, nous nous proposons de faire des analyses sectorielles sur les activités les plus susceptibles au développement de la région de Thomazeau d’une part ; d’autre part, de présenter les objectifs macroéconomiques en recommandant dans chaque cas les politiques et les méthodes et une plus grande efficacité des services. Il s’agit de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, du tourisme, de la communication et du transport.
En effet, Haïti est une petite économie ouverte, fortement dépendante de l’assistance externe. Son budget actuel est financé majoritairement, soit de  66%, par l’épargne internationale ; ce qui fait de ce Pays un récipiendaire actif de l’aide publique au développement. A l’aube du XXIème  siècle, Haïti présente tous les symptômes d’un Pays en situation de déficience socio-économique et culturelle très grave. Les différents gouvernements qui se sont succédés n’ont jamais parvenu et ne parviennent pas jusqu’à présent à créer un environnement permettant aux Haïtiens de tous les coins du Pays d’exploiter pleinement leurs potentialités de vivre de manière productive et créatrice. Ils continuent, au contraire, à être victimes d’un déficit flagrant de développement humain. Selon les résultats de l’enquête sur les conditions de vie en Haïti de 2001 (ECVH) rédigée par l’Institut Haïtien de Statistique et d’Information (IHSI) sur une population de 8.1 million d’habitants, 4.4 million de personnes soit 55% vivent dans des ménages qui se situent en dessous de la ligne de pauvreté extrême de US $ 1 par personne et par jour et 71%, soit environ 6.2 million vivent au dessus du seuil de pauvreté de US $ 2 par personne et par jour (PPA). C’est néanmoins à Thomazeau que le problème se pose avec le plus d’acuité.
Dans les paragraphes qui suivent, on va présenter les principaux objectifs des secteurs clés, suites à des analyses sectorielles de développement.

L’agriculture : Un secteur essentiel de l’économie thomazelaise, mais très peu ouvert
Cette activité économique, la plus importante de la région, représente plus de 70% du Produit Intérieur Brut (PIB) et emploie plus de 80% de la main d’œuvre active totale. Dans ce secteur d’activités, prédomine le régime de la petite propriété, caractérisé par un régime de polyculture ; les produits vivriers comme le manioc, la banane, l’igname, la patate et les céréales comme le maïs et le petit mil sont cultivés en association. C’est donc la mise en place d’un système de grappillage. La journée d’une masse d’illettrés et d’affamés, pourtant très laborieuse, se passe dans la lutte pour la simple survie. Le niveau de l’activité agricole d’un ménage dépend des moyens de production dont il dispose et qui sont essentiellement :
1)    La terre qu’il travaille ;
2)    Sa force de travail ;
3)    Les biens de production (bétail, outils, matériels) dont il se sert.
Quand l’un ou l’autre de ces moyens n’est pas suffisamment entretenu, quand il y a mauvaises récoltes ou quand elles sont détruites, soit par un cyclone, ou quand on vend le bétail, le ménage est sous-alimenté et s’appauvrit davantage.
La situation qu’imposent les tendances actuelles dans la région de Thomazeau prend la dimension d’un véritable désastre collectif où le per capita d’aliment est aujourd’hui inférieur à celui de 1950 et surtout où la croissance de la production alimentaire est inférieure presque de moitié à la croissance démographique.
Pour permettre à la région d’atteindre son autosuffisance dans les 5 prochaines années, il est indispensable de donner aux Paysans une idée plus précise des possibilités qu’offre l’agriculture ; amener la population rurale à augmenter la production agricole en rendant les 1396 hectares érodés et les 10107.12 d’hectares à risque d’érosion fort et très élevé cultivable par un système d’irrigation efficace et un accompagnement technique rapproché. Par ailleurs, la plantation d’arbres fruitiers et forestiers devrait susciter le courage de tous les Paysans de la région à les cultiver afin de lutter, à long terme, contre l’érosion et d’améliorer du même coup leur régime  alimentaire.
•    L’utilisation de compost et de pesticides naturels est aussi recommandée ainsi que de nouvelles variétés à haut rendement (VHR) et à cycle court de cultures vivrières : riz, maïs, sorgho, patate, légumineuses, plus tolérantes à la sécheresse et aux attaques des pestes.
•    Les outils qui sont la continuation directe des membres du corps humain ; les matériaux que fournit le milieu naturel sont encore utilisés dans la technologie agricole de la région, avons-nous constaté. En conséquence, la mécanisation de l’agriculture thomazelaise est recommandée. Cependant, il faut toute de suite souligner que dans certaines zones périphériques de l’Afrique subsaharienne notamment, la mécanisation totale de l’agriculture n’est pas la solution à court et à moyen terme. L’utilisation des tracteurs pour labourer et des bulldozers pour défricher à accélérer la dégradation des sols. Les machines mal entretenues, en partie faute  de devises nécessaires pour acheter des pièces de rechange posent souvent des problèmes. Vu la vulnérabilité socio-économique de la région de Thomazeau, nous préconisons l’adoption d’instruments mécaniques simples, nécessitant peu d’entretien, bon marché et facile à utiliser. Le plantoir, nous dit Marc DUFUMIER, est un exemple d’outil manuel qui permet de réduire de moitié le temps nécessaire pour ensemencer un hectare à la main.
•    L’établissement d’une banque de développement agricole s’avère indispensable dans la région pour permettre aux Paysans d’avoir accès aux crédits agricoles à travers un système de micro-crédit afin de permettre aux agriculteurs de mettre en valeur leurs domaines. Il est aussi important d’y placer un magasin d’État devant acheter une partie des produits des Paysans qui auront besoin des devises pour acheter les produits non agricoles, afin qu’ils ne soient pas exclus dans le monde de la consommation, mais intégrer la vie économique de l’ensemble du Pays.

La pêche
En raison du nombre d’emplois qu’elle pourrait générer, de l’importante diffusion de revenus qu’elle pourrait entraîner, la pêche artisanale de la région de Thomazeau devait jouer un rôle important dans le cadre d’une stratégie de lutte contre la pauvreté. En effet, l’importance du réseau hydrographique suggère des possibilités importantes de pisciculture. L’abandon quasi-total de ce potentiel halieutique se justifie par le fait que des pêcheurs présentent une déficience technico-économique leur interdisant un accès efficace à ces ressources.
•    Il est recommandé à l’État Haïtien, dans le cadre de sa politique régionale, de mobiliser des ressources optimales pour une bonne et profitable exploitation des ressources halieutiques de Thomazeau.
•    Il faut aussi renforcer les capacités techniques et logistiques des pêcheurs de la zone pour rentabiliser ce secteur d’activités. 
•    L’État doit avoir enfin, à travers ses Agents de Police et de la Douane, un strict contrôle du Lac Azuei afin d’empêcher la contrebande et l’utilisation abusive des eaux thomazelaises par les voisins dominicains et autres. 

La production animale
Etant un sous-secteur important, la production animale joue un rôle fondamental au niveau de la production agricole et de l’économie de la région pour son rôle d’accumulation, de l’épargne et aussi pour ses capacités à améliorer l’état nutritionnel de la population. L’élevage des bovins et des caprins est plus répandu dans la région et est très peu développé.  
•    A cet effet, il est impératif d’introduire de géniteurs améliorés et de reproducteurs pour relancer ce secteur d’activités.
•    L’appui à l’aviculture, notamment à l’élevage des poulets indigènes est possible et d’ailleurs souhaité par les producteurs.
•    Le regroupement des Paysans en association d’éleveurs serait très utile. Il s’agirait donc d’une mise en commun des informations de l’entraide et de partage au sein d’une équipe-école.
•    L’approche par groupement peut compenser l’absence des institutions et de services publics dans le monde rural, facilite les contacts dans les zones à habitats dispersés et peut répondre au problème de l’atomisation de la production dans les exploitations agricoles. Les organisations paysannes demeurent une force productive sur laquelle le MARNDR peut compter pour une relance effective de la production agricole.

Le tourisme
En dépit du caractère jusqu’ici marginal de cette activité dans la région, le tourisme demeure une activité génératrice d’emplois, porteuse de devises.
•    L’État doit tout d’abord créer un environnement stable, des conditions de sécurité adéquates pour attirer l’investissement privé dans cette sphère d’activités.
•    Un environnement soigné est indispensable ; il faut donc prévoir des « ceintures vertes » et limiter l’urbanisation sauvage.
•    L’État doit créer un parc d’attraction où peut se pratiquer les jeunes sportifs et d’autres activités pouvant attirer le tourisme local.

La sphère macro-sociale
Un niveau de vie suffisant, l’universalisation des services sociaux de base doivent être l’objet de la politique sociale du gouvernement.
Cet objectif pourra se réaliser à travers une réelle affirmation de l’État qui est tenu de garantir le droit de tous les citoyens à la vie, à la santé, à l’éducation, à des logements sociaux dignes d’un être humain, l’accès à l’eau potable et autres.
•    L’État Haïtien doit à tout prix assurer une éducation de qualité supérieure dans la région pour une meilleure intégration des Thomazelais dans le marché des emplois.
•    Augmenter et opérationnaliser tant en équipements adéquats qu’en personnel qualifié les centres de santé et les dispensaires. 
•    La mise en place d’un service de ramassage d’ordures ménagères abandonnées sur les trottoirs et un peu partout doit être envisagée.
•    L’alimentation en eau potable doit être garantie tant en milieu urbain qu’en milieu rural afin d’éviter les maladies infectieuses et diarrhéiques fréquemment diagnostiquées dans les centres de santé particulièrement chez les nouveaux nés et les enfants en bas âge.

Justice et sécurité
Dans la région, tous les justiciables n’ont pas accès à la justice. Dans les sections communales particulièrement, la soif de la justice est forte. Il n’ y a qu’un Tribunal de Paix et un Commissariat de Police ayant juridiction sur toutes les sections rurales; il n’y a pas d’Avocats pour assurer la défense des personnes qui sont comparus par devant le Tribunal. Sinon, quelques Fondés de Pouvoir qui se dégagent à la limite de leur savoir. Dans ces conditions, il est très difficile pour les Juges qui ne disposent pas de matériels adéquats de s’acquitter de leurs taches. Les Habitants de certains quartiers sont connus pour la pratique de la vengeance privée pour se donner justice dans la résolution des conflits, en utilisant des procédés extra-judiciaires. A maintes reprises, des bandes rurales armées de machettes et de piques descendent dans la ville po



 
 

[ Annuaire | VIP-Site | Charte | Admin | Contact investigationshti ]

© VIP Blog - Signaler un abus