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Chute du Président Dumarsais Estimé
14/09/2011 02:54
Chute du Président Dumarsais Estimé: Qui ont pillé et tué le développement d'Haïti? Selon les historiens, C’était les Noirists, ils étaient tous des avares; Ils ont commencé à piller le pays depuis 1946. Témoignages des Historiens: Le président Estimé persuadé qu'il fallait enrichir cette nouvelle classe bourgeoise noire qui réclamait la vengeance des affronts et les moyens de rivaliser avec l'élite traditionnelle, Estimé lui sacrifia allégrement les fonds publics dont elle fit ostensiblement bombance. A ce sujet, un ancien aide de camp d'Estimé et son admirateur inconditionnel, le colonel Pressoir Pierre, reconnaît dans son livre de souvenirs intitulé“Témoignages“, que «l'élite de la classe moyenne qui avait aidé Estimé à prendre le pouvoir a voulu s'enrichir rapidement aux fins d'atteindre le niveau économique de la soi-disant bourgeoisie, ou même la surpasser..». (p.22) . Dans Les Haïtiens, Politique de Classe et de Couleur, Lyonel Paquin soutient que les «révolutionnaires» de 46 «plongèrent dans le trésor public comme des vautours. Ils se construisirent de grandes demeures, voyagèrent dans le luxe et entretinrent des maîtresses exigeantes». (p.99) De son coté, Julio J. P. Audain affirme dans ses Mémoires que «Estimé avait fait tout son possible pour s'attacher ces messieurs, mais il n'avait fait en réalité que réveiller leur appétit... chaque fonctionnaire noir voulait être riche du jour au lendemain. Qu'importe le pays, il faut avoir sa résidence, sa voiture et des maîtresses». (p.219.) La Chute du Président Dumarsais Estimé: Dès le début de 1949, le président Estimé commença à réclamer avec de plus en plus d'obstination la révision de la constitution haïtienne. Celle-ci stipulait en effet que le président n'était pas immédiatement rééligible, ni ne pouvait bénéficier d'une prolongation de mandat. Les partisans du président signèrent donc fiévreusement les pétitions révisionnistes réclamant un amendement de la constitution de 1946. Peu après, les députés votaient une résolution dans le même sens, résolution que le Sénat entérina à la presque unanimité. Estimé venait de remporter bien aisément la première manche de son combat. Autant l'affaire semblait dans la poche que ses partisans criaient déjà victoire. L'opposition qui paraissait jusque-là engourdie, se réveilla en sursaut. Ce sont d'abord les étudiants qui se mettent en grève, mouvement auquel réplique le gouvernement par la fermeture des facultés, la dissolution de la Fédération des étudiants, le rétablissement de l'état de siège, l'interdiction de toute activité ou manifestation communistes. Estimé compose un gouvernement de combat réunissant des hommes résolus (Carlet Auguste, Castel Demesmin, François Duvalier) qui se jettent furieusement dans la mêlée et promettent de contrôler l'agitation. Peu après, Estimé fermait d'autorité l'Action sociale, Chantiers, La Nation, interdisait le Parti social chrétien, le MOP et le PSP. Dans la capitale, partisans et adversaires du régime luttaient pour prendre possession de la rue. Alors que les estimistes organisaient des marches de soutien au gouvernement, les opposants de leur coté tentaient de désorganiser le commerce et les marches publics. Un matin, au grand désespoir d'Estimé, le haut négoce réagit en fermant ses portes. Le préfet de Port-au-Prince, Boileau Méhu, un des piliers du régime, après avoir obtenu carte blanche du président, prit l'initiative d'aller forcer la porte de l'Imprimerie Deschamps à grands coups de son inséparable gourdin. Quand le propriétaire, M. Henri Deschamps, un ressortissant français qui était aussi le président de la Chambre de commerce, vint lui répondre, le préfet ordonna au soldat qui l'accompagnait de le mettre en joue et, avec la plus vive autorité, enjoignit un monsieur Deschamps épouvante de décrocher son téléphone, d'appeler ses confrères afin que tout rentre immédiatement dans l'ordre. Une demi-heure plus tard, le quartier des affaires reprenait ses activités. Le climat politique demeurera ainsi tendu et incertain jusqu'à la houleuse séance du 18 avril 1950, au cours de laquelle les sénateurs* refusèrent de réviser la constitution, d'invalider l'article 81 comme le réclamaient les estimistes. Devant cette impasse politique, la presse progouvernementale attaque les sénateurs avec acharnement et virulence, cependant qu'Estimé, qui comptait sur son enracinement populaire et sa maîtrise des forces sociales et associatives, ameutait sa base militante, organisait des défilés d'organisations syndicales, faisait sortir le peuple. Le 8 mai, conduite par les partisans du régime, une populace excitée forçait les locaux du Sénat qu'elle saccageait de fond en comble. Ce coup de force théâtral entrait visiblement dans les plans d'Estimé puisqu'il profita de ce moment pour entreprendre une tournée dans les rues de la capitale en compagnie du général Lavaud et du colonel Magloire, afin de bien montrer aux masses qui l'ovationnaient, qu'il avait l'état-major dans son camp et était assuré de son absolu dévouement. Follement fêté a son retour au Palais par la foule de ses partisans qui le portent en triomphe, le président y va d'une dramatique proclamation dans laquelle félicite les vandales pour leur «éloquente attitude » et leur « maturité politique ». La victoire d'Estimé semblait totale, alors que les sénateurs, harcelés par ses partisans, incapables de se réunir, se trouvaient à la merci de son décret de dissolution. Les treize sénateurs dissidents étaient les suivants: Jean Belizaire, Hugues Bourjolly, Joseph Buteau, Lorrain Dehoux, Louis Déjoie, Charles Fombrun, Alphonse Henriquez, Rameau Loubeau, Jacques Magloire, Bignon Pierre-Louis, Offrane Poux, René E. Roy et Émile Saint-Lot. La victoire d'Estimé sera de courte durée. Deux jours seulement après cette journée du 8 mai qui lui semblait tènement favorable, l'armée déposait le président. Au lieu du décret de dissolution du Sénat qu'on attendait, le journal officiel publia un communiqué de Lavaud, Levelt et Magloire qui annonçaient à la nation la démission du chef de d'État. Ils soutenaient que le président, ayant perdu « le contrôle des événements», l'armée avait décidé « de prendre les mesures nécessaires pour la sauvegarde de la paix publique ». Toute l'opinion comprit que le colonel Magloire venait d'abattre le gouvernement d'Estimé. Au même moment, au Palais national, les officiers invitaient bien aimablement les dignitaires estimistes à quitter les lieux pendant que d'autres les attendaient à la sortie pour les fouiller et les désarmer. La présidence d'Estimé était terminée. Essayons de mieux comprendre les événements qui se sont produits: Témoignage du Dr Gérard Boyer: Au cours de ces fatidiques journées allant du 8 au 10 mai 1950: Selon le témoignage du Dr Gérard Boyer un médecin militaire affecté à l'époque au pénitencier national, Il jouait au bridge avec ses camarades aux casernes Dessalines, lorsque l'adjudant du département, le lieutenant Guillaume Péan, leur glissa ce mot à l'oreille: «Le colonel va bientôt convoquer à son bureau les officiers du département. A tout ce qu'il proposera, dites non ». Peu après, tous les officiers se regroupaient dans le carrée du colonel Magloire. L'air grave et solennel, celui-ci leur adresse cette tirade à l'éloquence un peu emphatique: « Le motif de la convocation de ce soir est pour vous faire part de l'importante décision que je viens de prendre. [...] Au cours de la matinée de ce jour, le chef de l'État a réuni le haut état-major pour lui présenter un exposé de la situation politique. [...] Une fraction majoritaire du sénat, opposée à ses desseins, devrait être renvoyée. L'interpellant séparément et nommément chaque membre de l'état-major, il leur a demandé de se prononcer en toute liberté pour ou contre son projet. Tous les officiers de l'état-major ont apporté leur adhésion aux vues du président, à l'exception du colonel Prosper et de votre serviteur. […] Je suis obligé de me courber. En toute loyauté, je ne puis continuer à servir un chef d'État dont je n'épouse pas la politique. Il me faut me retirer et remettre ma démission». Évidemment, nous dit le Dr Boyer, les officiers réagissent en protestant de façon véhémente et unanime. C'est la colère, l'anxiété et la consternation générale dans les rangs. Les commandants de compagnie font observer au colonel que son départ signifierait pour eux la disgrâce immédiate et l'appellent à reconsidérer sa décision. La salle est électrisée. Magloire, quoique flatté par tous ces témoignages de fidélité, reste silencieux et imperturbable. Les officiers les plus influents interviennent alors et déclarent: "Mon colonel, nous n'attendons qu'un mot de vous. Le président est déjà prisonnier au Palais national". A ce moment, le colonel Prosper qui s'était contenté d'appuyer les dires de son bon ami, sort de sa réserve et lance aux officiers: "Je vais me constituer prisonnier à coté du président Estimé". Sur ces entrefaites, s'amène Arsène Magloire, le grand frère du colonel, lequel se charge d'aller prévenir le général Lavaud de l'imminence du coup d'État. Arrivé en catastrophe aux casernes, Lavaud se heurte à une meute d'officiers résolus de passer à l'action. Il se rend donc au Palais, réveille le président qui dormait à poings fermés et le met au courant de la crise. Le président remet une lettre à Lavaud « dans laquelle il renouvelait au colonel toute sa confiance. Cette lettre fut jugée insuffisante. Le colonel voulait obtenir l'annulation du décret révoquant les sénateurs. Nouvelle entrevue du général et du président» qui autorise cette fois le colonel à disposer comme il l'entendait des numéros du Moniteur portant l'arrêté de dissolution du sénat. «Le lieutenant Henri Perpignan et moi, rapporte le Dr Boyer, fûmes choisis pour prendre livraison du lot de Moniteur déjà imprime. [...] La liasse ramenée fut brûlée dans la tours des casernes. [...] Quarante-huit heures plus tard, à six heures du matin, clairons et tambours sonnaient la générale aux casernes. [...] Le colonel Magloire se disait trahi. Le Dr François Duvalier, grand responsable des Affaires sociales, était passé ou allait passer à l'action. L'ordre social, l'armée étaient menacés. Il fallait se débarrasser du dangereux président. [...] Vers les onze heures, un trio d'officiers conduit par le général Lavaud réclamait du président de la République, sa démission. Très digne, il se retira, prit le chemin de l'exil escorté du chef de sa Maison militaire, le capitaine Maurice Flambert» (Dr Gérard A. Boyer, Memini, 1999, pp.167-168) Après cette très vivante relation des événements faite par le Dr Boyer, nous ne sommes pas plus instruits qu'avant des vrais motifs du conflit entre le colonel Magloire et le président Estimé. Pour en savoir davantage, écoutons cette fois Noé Fourcand, un politicien qui se prétend l'ami commun du colonel et du président. L'homme a d'ailleurs été ministre des Finances et du Commerce dans le gouvernement d'Estimé. Pour des raisons de santé, il séjournait à Cuba pendant les événements. Rentré précipitamment en Haïti, il appelle Paul Magloire au téléphone dans la matinée du 13 mai 1950 pour solliciter l'autorisation de rencontrer le président déchu. « Il me répondit aimablement, reconnaît-il, et m'invita à venir le voir aux casernes Dessalines. Je m'y rendis, et fus introduit auprès de lui. Il prenait son petit déjeuner m'invita à partager. Je l'en remerciai: "J'ai déjà déjeuné", lui ai-je dit. "Je suis venu exclusivement pour vous demander l'autorisation de voir le président Estimé". "Pourquoi ce ton protocolaire, Noé, je suis ton ami Paul Magloire, et non le colonel. Laisse-moi d'abord te raconter ce qui s'est passe entre Estimé et moi". "Colonel, je suis encore malade. Je ne désire pas savoir ce qui s’est passer entre le président Estimé et vous. Je n'en suis pas juge". Il en parut contrarié». Avec raison. Alors que Paul Magloire s'apprêtait à lui révéler la clef de cette énigme politique, Maître Noé Fourcand prétexte qu'il est malade et refuse d'entendre les explications du colonel. De la sorte, ce sera tant pis pour l'historien. (Lucienne H. Estimé, Dumarsais Estimé, p.170) Le fin mot de l'histoire, appartient peut-être à Madame Magloire. Celle-ci en effet, dans les fours qui suivirent les événements, confia à une de ses amies que son mari, le colonel Magloire, n'aurait jamais songé à renverser le président Estimé si celui-ci ne l'avait nommé attaché militaire à Caracas. L'annonce lui en aurait été faite juste après la tournée triomphale du président dans les rues de la capitale. Quand, plus résigné qu'anéanti, Magloire apporta la nouvelle de son infortune aux officiers Péan, Perpignan et Lataillade, les membres de la petite junte donc, ces derniers, révoltés, lui affirmèrent que c'est plutôt le président qui allait partir pour Caracas, mais pas leur ami le colonel. On connait la suite. Pour conclure, reconnaissons que le président, en ratifiant les actes de violence contre le Sénat, en s'associant à l'anarchie et au désordre avait pris des risques politiques prématurés et fourni imprudemment au colonel Magloire le prétexte de son renversement. Le très influent colonel, qui entretenait de secrètes ambitions politiques, pourra prétendre, devant l'agitation populaire déclenchée par les provocateurs estimistes, avoir agi seulement pour la défense de la constitution et la sauvegarde des institutions nationales. Si le pays accueillit la démission de Dumarsais Estimé avec surprise et accablement, une classe politique opportuniste et ingrate s'empressa d'entourer le colonel Magloire, l'homme fort de la junte, et se montra même assez heureuse à l'approche des grands chambardements d'affectations administratives qu'annonçait ce scénario de rupture, cette nouvelle chute de chute de régime. Magloire n'aura pas à faire la conquête du pouvoir, il lui appartenait déjà! Les adversaires d'Estimé lui reprocheront les prodigalités qu'il dut consentir à sa base politique, et lui feront longtemps grief de sa pusillanimité devant le développement de la vénalité, du copinage et du favoritisme pendant son administration. Ils désapprouveront aussi le fait qu'en 1948, l'année même où une grande puissance comme la Grande-Bretagne levait à peine le rationnement de la vente du pain, une année où la population haïtienne elle-même se débattait avec le problème de la rareté des aliments de base occasionné par la guerre et les mauvaises récoltes, une année où les ménagères de Port-au-Prince pillaient les marchés Salomon et de la Croix-des-Bossales, le président n'ait seulement pensé qu'à ses grandioses réalisations de prestige, à sa dispendieuse exposition internationale, à la construction de la plus onéreuse fontaine lumineuse du monde, tout cela afin de satisfaire sa mégalomanie et surtout pour enrichir la très exigeante clientèle politique qui l'assiégeait. Estimé laissera pourtant le souvenir d'un chef inspiré, d'un politicien généreux, d'un président qui se sera sacrifié pour le bien commun et l'intérêt public. Personne ne doute plus qu'il s'agissait d'un homme doté d'un grand sens politique, d'une compréhension approfondie des affaires et d'une étonnante sensibilité sociale qui travailla longuement à l'amélioration du sort des masses haïtiennes déshéritées. Obsédé par la misère populaire, Estimé eut l'intelligente modestie de solliciter des experts des Nations unies les idées susceptibles d'orienter le progrès économique et social de son pays, une initiative qui résulta dans les travaux de la commission Rosenborg et son volumineux rapport d'intervention. Jugeant exagérément conservatrice la politique monétaire d'Estimé, Rosenborg lui conseilla l'expansion du crédit par la mobilisation des réserves de devises et l'emprunt. C'était en 1949. La situation exceptionnellement saines des finances haïtiennes de l'époque justifiait pleinement ces recommandations: le volume des expéditions de figues-bananes se chiffraient autour de six millions de dollars, le cacao et le sisal étaient en forte demande sur les marches internationaux, les exportations annuelles de café s'élevaient à plus de six cent mille sacs de 80 kg, cependant que l'on estimait à quelque 30 millions les retombées du tourisme dans l'économie. C'est dans cette conjoncture financière particulièrement favorable que le gouvernement d'Estimé élaborera le premier plan quinquennal de développement en Haïti, (il sera réalisé par Paul Magloire) et des nombreux projets de prestige exécutés pendant son administration sortiront des infrastructures collectives favorables à l'urbanisme, au commerce et à la création d'une florissante industrie touristique. [Lucienne Heurtelou – Estimé, l'épouse du Président Dumarsais Estimé est Décédée le 19 Mai 2006. Victime d'un vol à mains armées dans une bijouterie.] Source: Extrait du livre de Dantès Bellegarde, Histoire du peuple haïtien (1492-1952). Les autres sources sont énumérés dans le texte. (A Suivre Partie 6)
Cet article est une reproduction de Forrum Haiti.
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