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Chute du Président Dumarsais Estimé
14/09/2011 02:54
Chute du Président Dumarsais Estimé: Qui ont pillé et tué le développement d'Haïti? Selon les historiens, C’était les Noirists, ils étaient tous des avares; Ils ont commencé à piller le pays depuis 1946. Témoignages des Historiens: Le président Estimé persuadé qu'il fallait enrichir cette nouvelle classe bourgeoise noire qui réclamait la vengeance des affronts et les moyens de rivaliser avec l'élite traditionnelle, Estimé lui sacrifia allégrement les fonds publics dont elle fit ostensiblement bombance. A ce sujet, un ancien aide de camp d'Estimé et son admirateur inconditionnel, le colonel Pressoir Pierre, reconnaît dans son livre de souvenirs intitulé“Témoignages“, que «l'élite de la classe moyenne qui avait aidé Estimé à prendre le pouvoir a voulu s'enrichir rapidement aux fins d'atteindre le niveau économique de la soi-disant bourgeoisie, ou même la surpasser..». (p.22) . Dans Les Haïtiens, Politique de Classe et de Couleur, Lyonel Paquin soutient que les «révolutionnaires» de 46 «plongèrent dans le trésor public comme des vautours. Ils se construisirent de grandes demeures, voyagèrent dans le luxe et entretinrent des maîtresses exigeantes». (p.99) De son coté, Julio J. P. Audain affirme dans ses Mémoires que «Estimé avait fait tout son possible pour s'attacher ces messieurs, mais il n'avait fait en réalité que réveiller leur appétit... chaque fonctionnaire noir voulait être riche du jour au lendemain. Qu'importe le pays, il faut avoir sa résidence, sa voiture et des maîtresses». (p.219.) La Chute du Président Dumarsais Estimé: Dès le début de 1949, le président Estimé commença à réclamer avec de plus en plus d'obstination la révision de la constitution haïtienne. Celle-ci stipulait en effet que le président n'était pas immédiatement rééligible, ni ne pouvait bénéficier d'une prolongation de mandat. Les partisans du président signèrent donc fiévreusement les pétitions révisionnistes réclamant un amendement de la constitution de 1946. Peu après, les députés votaient une résolution dans le même sens, résolution que le Sénat entérina à la presque unanimité. Estimé venait de remporter bien aisément la première manche de son combat. Autant l'affaire semblait dans la poche que ses partisans criaient déjà victoire. L'opposition qui paraissait jusque-là engourdie, se réveilla en sursaut. Ce sont d'abord les étudiants qui se mettent en grève, mouvement auquel réplique le gouvernement par la fermeture des facultés, la dissolution de la Fédération des étudiants, le rétablissement de l'état de siège, l'interdiction de toute activité ou manifestation communistes. Estimé compose un gouvernement de combat réunissant des hommes résolus (Carlet Auguste, Castel Demesmin, François Duvalier) qui se jettent furieusement dans la mêlée et promettent de contrôler l'agitation. Peu après, Estimé fermait d'autorité l'Action sociale, Chantiers, La Nation, interdisait le Parti social chrétien, le MOP et le PSP. Dans la capitale, partisans et adversaires du régime luttaient pour prendre possession de la rue. Alors que les estimistes organisaient des marches de soutien au gouvernement, les opposants de leur coté tentaient de désorganiser le commerce et les marches publics. Un matin, au grand désespoir d'Estimé, le haut négoce réagit en fermant ses portes. Le préfet de Port-au-Prince, Boileau Méhu, un des piliers du régime, après avoir obtenu carte blanche du président, prit l'initiative d'aller forcer la porte de l'Imprimerie Deschamps à grands coups de son inséparable gourdin. Quand le propriétaire, M. Henri Deschamps, un ressortissant français qui était aussi le président de la Chambre de commerce, vint lui répondre, le préfet ordonna au soldat qui l'accompagnait de le mettre en joue et, avec la plus vive autorité, enjoignit un monsieur Deschamps épouvante de décrocher son téléphone, d'appeler ses confrères afin que tout rentre immédiatement dans l'ordre. Une demi-heure plus tard, le quartier des affaires reprenait ses activités. Le climat politique demeurera ainsi tendu et incertain jusqu'à la houleuse séance du 18 avril 1950, au cours de laquelle les sénateurs* refusèrent de réviser la constitution, d'invalider l'article 81 comme le réclamaient les estimistes. Devant cette impasse politique, la presse progouvernementale attaque les sénateurs avec acharnement et virulence, cependant qu'Estimé, qui comptait sur son enracinement populaire et sa maîtrise des forces sociales et associatives, ameutait sa base militante, organisait des défilés d'organisations syndicales, faisait sortir le peuple. Le 8 mai, conduite par les partisans du régime, une populace excitée forçait les locaux du Sénat qu'elle saccageait de fond en comble. Ce coup de force théâtral entrait visiblement dans les plans d'Estimé puisqu'il profita de ce moment pour entreprendre une tournée dans les rues de la capitale en compagnie du général Lavaud et du colonel Magloire, afin de bien montrer aux masses qui l'ovationnaient, qu'il avait l'état-major dans son camp et était assuré de son absolu dévouement. Follement fêté a son retour au Palais par la foule de ses partisans qui le portent en triomphe, le président y va d'une dramatique proclamation dans laquelle félicite les vandales pour leur «éloquente attitude » et leur « maturité politique ». La victoire d'Estimé semblait totale, alors que les sénateurs, harcelés par ses partisans, incapables de se réunir, se trouvaient à la merci de son décret de dissolution. Les treize sénateurs dissidents étaient les suivants: Jean Belizaire, Hugues Bourjolly, Joseph Buteau, Lorrain Dehoux, Louis Déjoie, Charles Fombrun, Alphonse Henriquez, Rameau Loubeau, Jacques Magloire, Bignon Pierre-Louis, Offrane Poux, René E. Roy et Émile Saint-Lot. La victoire d'Estimé sera de courte durée. Deux jours seulement après cette journée du 8 mai qui lui semblait tènement favorable, l'armée déposait le président. Au lieu du décret de dissolution du Sénat qu'on attendait, le journal officiel publia un communiqué de Lavaud, Levelt et Magloire qui annonçaient à la nation la démission du chef de d'État. Ils soutenaient que le président, ayant perdu « le contrôle des événements», l'armée avait décidé « de prendre les mesures nécessaires pour la sauvegarde de la paix publique ». Toute l'opinion comprit que le colonel Magloire venait d'abattre le gouvernement d'Estimé. Au même moment, au Palais national, les officiers invitaient bien aimablement les dignitaires estimistes à quitter les lieux pendant que d'autres les attendaient à la sortie pour les fouiller et les désarmer. La présidence d'Estimé était terminée. Essayons de mieux comprendre les événements qui se sont produits: Témoignage du Dr Gérard Boyer: Au cours de ces fatidiques journées allant du 8 au 10 mai 1950: Selon le témoignage du Dr Gérard Boyer un médecin militaire affecté à l'époque au pénitencier national, Il jouait au bridge avec ses camarades aux casernes Dessalines, lorsque l'adjudant du département, le lieutenant Guillaume Péan, leur glissa ce mot à l'oreille: «Le colonel va bientôt convoquer à son bureau les officiers du département. A tout ce qu'il proposera, dites non ». Peu après, tous les officiers se regroupaient dans le carrée du colonel Magloire. L'air grave et solennel, celui-ci leur adresse cette tirade à l'éloquence un peu emphatique: « Le motif de la convocation de ce soir est pour vous faire part de l'importante décision que je viens de prendre. [...] Au cours de la matinée de ce jour, le chef de l'État a réuni le haut état-major pour lui présenter un exposé de la situation politique. [...] Une fraction majoritaire du sénat, opposée à ses desseins, devrait être renvoyée. L'interpellant séparément et nommément chaque membre de l'état-major, il leur a demandé de se prononcer en toute liberté pour ou contre son projet. Tous les officiers de l'état-major ont apporté leur adhésion aux vues du président, à l'exception du colonel Prosper et de votre serviteur. […] Je suis obligé de me courber. En toute loyauté, je ne puis continuer à servir un chef d'État dont je n'épouse pas la politique. Il me faut me retirer et remettre ma démission». Évidemment, nous dit le Dr Boyer, les officiers réagissent en protestant de façon véhémente et unanime. C'est la colère, l'anxiété et la consternation générale dans les rangs. Les commandants de compagnie font observer au colonel que son départ signifierait pour eux la disgrâce immédiate et l'appellent à reconsidérer sa décision. La salle est électrisée. Magloire, quoique flatté par tous ces témoignages de fidélité, reste silencieux et imperturbable. Les officiers les plus influents interviennent alors et déclarent: "Mon colonel, nous n'attendons qu'un mot de vous. Le président est déjà prisonnier au Palais national". A ce moment, le colonel Prosper qui s'était contenté d'appuyer les dires de son bon ami, sort de sa réserve et lance aux officiers: "Je vais me constituer prisonnier à coté du président Estimé". Sur ces entrefaites, s'amène Arsène Magloire, le grand frère du colonel, lequel se charge d'aller prévenir le général Lavaud de l'imminence du coup d'État. Arrivé en catastrophe aux casernes, Lavaud se heurte à une meute d'officiers résolus de passer à l'action. Il se rend donc au Palais, réveille le président qui dormait à poings fermés et le met au courant de la crise. Le président remet une lettre à Lavaud « dans laquelle il renouvelait au colonel toute sa confiance. Cette lettre fut jugée insuffisante. Le colonel voulait obtenir l'annulation du décret révoquant les sénateurs. Nouvelle entrevue du général et du président» qui autorise cette fois le colonel à disposer comme il l'entendait des numéros du Moniteur portant l'arrêté de dissolution du sénat. «Le lieutenant Henri Perpignan et moi, rapporte le Dr Boyer, fûmes choisis pour prendre livraison du lot de Moniteur déjà imprime. [...] La liasse ramenée fut brûlée dans la tours des casernes. [...] Quarante-huit heures plus tard, à six heures du matin, clairons et tambours sonnaient la générale aux casernes. [...] Le colonel Magloire se disait trahi. Le Dr François Duvalier, grand responsable des Affaires sociales, était passé ou allait passer à l'action. L'ordre social, l'armée étaient menacés. Il fallait se débarrasser du dangereux président. [...] Vers les onze heures, un trio d'officiers conduit par le général Lavaud réclamait du président de la République, sa démission. Très digne, il se retira, prit le chemin de l'exil escorté du chef de sa Maison militaire, le capitaine Maurice Flambert» (Dr Gérard A. Boyer, Memini, 1999, pp.167-168) Après cette très vivante relation des événements faite par le Dr Boyer, nous ne sommes pas plus instruits qu'avant des vrais motifs du conflit entre le colonel Magloire et le président Estimé. Pour en savoir davantage, écoutons cette fois Noé Fourcand, un politicien qui se prétend l'ami commun du colonel et du président. L'homme a d'ailleurs été ministre des Finances et du Commerce dans le gouvernement d'Estimé. Pour des raisons de santé, il séjournait à Cuba pendant les événements. Rentré précipitamment en Haïti, il appelle Paul Magloire au téléphone dans la matinée du 13 mai 1950 pour solliciter l'autorisation de rencontrer le président déchu. « Il me répondit aimablement, reconnaît-il, et m'invita à venir le voir aux casernes Dessalines. Je m'y rendis, et fus introduit auprès de lui. Il prenait son petit déjeuner m'invita à partager. Je l'en remerciai: "J'ai déjà déjeuné", lui ai-je dit. "Je suis venu exclusivement pour vous demander l'autorisation de voir le président Estimé". "Pourquoi ce ton protocolaire, Noé, je suis ton ami Paul Magloire, et non le colonel. Laisse-moi d'abord te raconter ce qui s'est passe entre Estimé et moi". "Colonel, je suis encore malade. Je ne désire pas savoir ce qui s’est passer entre le président Estimé et vous. Je n'en suis pas juge". Il en parut contrarié». Avec raison. Alors que Paul Magloire s'apprêtait à lui révéler la clef de cette énigme politique, Maître Noé Fourcand prétexte qu'il est malade et refuse d'entendre les explications du colonel. De la sorte, ce sera tant pis pour l'historien. (Lucienne H. Estimé, Dumarsais Estimé, p.170) Le fin mot de l'histoire, appartient peut-être à Madame Magloire. Celle-ci en effet, dans les fours qui suivirent les événements, confia à une de ses amies que son mari, le colonel Magloire, n'aurait jamais songé à renverser le président Estimé si celui-ci ne l'avait nommé attaché militaire à Caracas. L'annonce lui en aurait été faite juste après la tournée triomphale du président dans les rues de la capitale. Quand, plus résigné qu'anéanti, Magloire apporta la nouvelle de son infortune aux officiers Péan, Perpignan et Lataillade, les membres de la petite junte donc, ces derniers, révoltés, lui affirmèrent que c'est plutôt le président qui allait partir pour Caracas, mais pas leur ami le colonel. On connait la suite. Pour conclure, reconnaissons que le président, en ratifiant les actes de violence contre le Sénat, en s'associant à l'anarchie et au désordre avait pris des risques politiques prématurés et fourni imprudemment au colonel Magloire le prétexte de son renversement. Le très influent colonel, qui entretenait de secrètes ambitions politiques, pourra prétendre, devant l'agitation populaire déclenchée par les provocateurs estimistes, avoir agi seulement pour la défense de la constitution et la sauvegarde des institutions nationales. Si le pays accueillit la démission de Dumarsais Estimé avec surprise et accablement, une classe politique opportuniste et ingrate s'empressa d'entourer le colonel Magloire, l'homme fort de la junte, et se montra même assez heureuse à l'approche des grands chambardements d'affectations administratives qu'annonçait ce scénario de rupture, cette nouvelle chute de chute de régime. Magloire n'aura pas à faire la conquête du pouvoir, il lui appartenait déjà! Les adversaires d'Estimé lui reprocheront les prodigalités qu'il dut consentir à sa base politique, et lui feront longtemps grief de sa pusillanimité devant le développement de la vénalité, du copinage et du favoritisme pendant son administration. Ils désapprouveront aussi le fait qu'en 1948, l'année même où une grande puissance comme la Grande-Bretagne levait à peine le rationnement de la vente du pain, une année où la population haïtienne elle-même se débattait avec le problème de la rareté des aliments de base occasionné par la guerre et les mauvaises récoltes, une année où les ménagères de Port-au-Prince pillaient les marchés Salomon et de la Croix-des-Bossales, le président n'ait seulement pensé qu'à ses grandioses réalisations de prestige, à sa dispendieuse exposition internationale, à la construction de la plus onéreuse fontaine lumineuse du monde, tout cela afin de satisfaire sa mégalomanie et surtout pour enrichir la très exigeante clientèle politique qui l'assiégeait. Estimé laissera pourtant le souvenir d'un chef inspiré, d'un politicien généreux, d'un président qui se sera sacrifié pour le bien commun et l'intérêt public. Personne ne doute plus qu'il s'agissait d'un homme doté d'un grand sens politique, d'une compréhension approfondie des affaires et d'une étonnante sensibilité sociale qui travailla longuement à l'amélioration du sort des masses haïtiennes déshéritées. Obsédé par la misère populaire, Estimé eut l'intelligente modestie de solliciter des experts des Nations unies les idées susceptibles d'orienter le progrès économique et social de son pays, une initiative qui résulta dans les travaux de la commission Rosenborg et son volumineux rapport d'intervention. Jugeant exagérément conservatrice la politique monétaire d'Estimé, Rosenborg lui conseilla l'expansion du crédit par la mobilisation des réserves de devises et l'emprunt. C'était en 1949. La situation exceptionnellement saines des finances haïtiennes de l'époque justifiait pleinement ces recommandations: le volume des expéditions de figues-bananes se chiffraient autour de six millions de dollars, le cacao et le sisal étaient en forte demande sur les marches internationaux, les exportations annuelles de café s'élevaient à plus de six cent mille sacs de 80 kg, cependant que l'on estimait à quelque 30 millions les retombées du tourisme dans l'économie. C'est dans cette conjoncture financière particulièrement favorable que le gouvernement d'Estimé élaborera le premier plan quinquennal de développement en Haïti, (il sera réalisé par Paul Magloire) et des nombreux projets de prestige exécutés pendant son administration sortiront des infrastructures collectives favorables à l'urbanisme, au commerce et à la création d'une florissante industrie touristique. [Lucienne Heurtelou – Estimé, l'épouse du Président Dumarsais Estimé est Décédée le 19 Mai 2006. Victime d'un vol à mains armées dans une bijouterie.] Source: Extrait du livre de Dantès Bellegarde, Histoire du peuple haïtien (1492-1952). Les autres sources sont énumérés dans le texte. (A Suivre Partie 6)
Cet article est une reproduction de Forrum Haiti.
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Les cents jours de Michel Joseph Martelly: un manque à gagner ou un satisfaction ?
03/09/2011 11:36
14 mai 2011- 24 août 2011 ramène déjà les 100 premiers jours au pouvoir de S.E.M. Michel Joseph Martelly. Beaucoup de notes de correction au sujet de son cahier de devoir! Un flux d'opinions glissent à flot sous la porte de sa Présidence et toute la ville en parle. Alors, peut-on parler d'un manque à gagner, compte tenu des circonstances fragilisantes dans lesquelles le chanteur a eu à accéder au pouvoir? Ou bien, s'agit-il pour le moins d'un échec comme l'a tantôt claironné, à cor et à cri, plusieurs leaders et analystes politiques à la longueur de journée? Par contre, pour mieux comprendre la situation dans lesquelles ce miracle a eu lieu, celui qui a accouché au pouvoir le chanteur populaire du compas M. Michel Joseph Martelly le 14 mai 2011.
Contexte de sa candidature à la Présidence Haitienne:
Avant le séisme du 12 janvier 2010, Michel Joseph Martelly avait nourri l'intention de se porter candidat pour le poste de Maire de la commune de Pétion-Ville, où il a vécu une bonne partie de sa vie de musicien; et, ce à quoi il a dû sa réussite dans le domaine musicale. A cet effet, il a pu mettre à l'oeuvre toutes les formalités nécessaires, dans le cadre des exigences liées à ce poste électif. Le temps passe et le destin lui reste constant. Cependant, les données viennent prendre un autre essor quand, après que le séisme dévastateur du 12 janvier 2010 qui a laissé derrière lui une caravane de plus de 300,000.00 morts et près d'un million et demi de sinistrés, le chanteur du Sweet Miky a changé son fusil d'épaule. Il se mettait, lui et sa femme très courageuse et compatissante, à chercher de l'aide pour le compte de la population ravagée par cette catastrophe naturelle. Ils ont trouvé et partagé le peu qu'ils en avaient pu recueillir et disposer.
Ainsi, il a contacté le Président René Garcia Préval à l'effet de réquisitionner un espace pouvant accueillir des milliers de maisons préfabriquées au profit d'une partie de sinistrés alors laissés pour contre par le Gouvernement voire même exploité abusivement par la plupart des ONGs qui étaient, soit disant, venues en aide à cette population désespérée. Il a été stupéfait et surpris par le mépris total de son projet par le Premier citoyens d'un pays en détresse. Le temps passe mais une réponse favorable ne vient pas encore activer son sourire face à ses ambitions pour ces sans abris, et pourtant menacés par d'autres drames.
Face à cette déception flagrante pour le moins révoltante, MJM a décidé de changer de stratégies.Il a partagé avec sa femme Sophia et bien d'autres amis son ambition de se porter candidat à la présidence d'Haiti. Peut-être cela paraissait bizarre à plus d'un. Incroyable mais vrai ce reve. On aurait même le secouer pour voir s'il était encore au sommeil. Mais c'était pas le cas. Il s'est arrangé à cette fin. Le Conseil Electoral Provisoire a ouvert ses registres d'inscription. MJM s'est fait inscrire aux Présidentielles. Etant donné que c'était un anonyme politique, sa candidature ne bénéficiait pas d'une grande importance, même au niveau de ses proches, voire même pour la classe politique traditionnelle, les Autorités du CEP, etc. L'étude des dossiers de candidature étant faite, plusieurs aspirants potentiels se voyaient obtenir une note rouge dans leur carnet. Pourtant, MJM est incroyablement resté dans la course aux présidentielles haitiennes du 28 novembre 2010.
Les campagnes sont ouvertes et tous les candidats retenus par le CEP se mettaient bien évidemment au travail. MJM n'en était pas exempt. Personne n'arrive pas au début à évaluer l'artiste à la taille des principaux ténors ayant au prime à bord dominé la première phase de cette campagne électorale. Car, selon les chiffres des différents sondages réalisés, le chanteur populaire y était pourtant mal placé. Il allait augmenter ses kilos quand il a pu convaincre une bonne partie de l'électorat haitien lors d'un débat baptisé "Avan n Vote" en face des candidats: Mirlande H. Manigat, Yvon Neptune, et Lesly Voltaire. Sa popularité commence à augmenter et il avance à pas géant vers le fauteuil présidentiel. La date du 28 novembre avance et MJM, plus confiant que jamais, gagne de plus en plus de terrain en se faisant des slogans utilisés contre lui par ses adversaires un sujet de ricochet positif pour convaincre son électorat.
Malgré que le pouvoir en place favorisait le candidat de INITE M. Jude Clestin pour succéder à M. René G. Préval, en dépit des manoeuvres de toutes sortes orchestrées par ce dernier pour y parvenir, le Chanteur se montrait vachement déterminé à la cause de ses ambitions pour le pouvoir. Le 28 novembre est arrivé et les élections commencent dans une ambiance où des suspicions de fraude ont interpellé l'attention de la plupart des secteurs du pays notamment les candidats eux mêmes, à l'exception de M. Célestin en faveur de qui un éventuel coup d'état électoral a été par le pouvoir concu. En mi journée on a du faire face à des dénonciations venues de toutes horizons concernant des cas de fraude enregistrés dans la plupart des Bureaux de vote à travers le pays.Du coup, un groupe de douze des 19 candidats présidentiels dont le chanteur MJM se rejoignent autour de cette cause à l'Hotel Caribe Convention Center pour demander l'annulation des présidentielles, spécifiquement pour cause de fraudes. Ce qui n'a pas été pris en compte par le CEP qui, malgré tout, a ordonné la poursuite de l'opération éléctorale sur toute l'étendue du territoire nationale. C'est ainsi qu'une manifestation a pris naissance ayant à sa tête la plupart des candidats du G12 dont le plus célèbre était MJM. Ce dernier est devenu, avec cette manifestation populaire organisée le jour même de l'opération électorale, l'homme le plus présidentiable parmi ses pairs. Pourtant, il allait se démarquer de ce groupe de protestaires pour revendiquer sa participation au second tour en face de la candidate favorite du moment selon les chiffres de tous les sondages, en l'occurrence Mirlande Hyppolite Manigat qui, elle aussi faisant partie du G12 pour l'annulation, s'en est démarquée au même titre que son rival pour suivre les mêmes voies revendicatives face aux résultats pressentis.
Lesquelles revendications et recommandations accompagnées d'une vague de violence dans le pays les 7 et 8 décembre 2010, ayant été pris en compte, en janvier 2011, sur rapport de la Commission de l'OEA/ CARICOM, le candidat de l'INITE placé en tête des résultats, a été écarté au profit de Michel Joseph Martelly qui allait affronter au second tour MHM, tandis que celui-ci a été classé troisième après M. Jude Celestin. Le second tour a eu lieu le 20 mars 2011 et le candidat Michel Joseph Martelly l'a remporté sur sa rivale avec plus de 67% des suffrages.
Le 14 mai 2011, en remplacement de M. René Garcia Préval, le Leader de la Plateforme politique "Repons Peyizan", s'est vu miraculeusement intronisé comme le 54e Président de la République d'Haiti, sous une maison de fortune abritant le Parlement Haitien et sous le coup d'un black out. Incroyable mais vrai! En présence d'une kyrielle de Dignitaires internationaux, le Président Martelly a prété le serment d'allégeance dans un blackout intéressé et probablement prémédité. Toutefois, le Parquet du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince avait dès le lendemain, annoncé l'ouverture d'une enquete qui malheusement se poursuit encore jusqu'à aujourd'hui. Cette enquete atteindrait-elle sa course? On ne sait jamais!
Immédiatement après son installation au Palais national, MJM qui prônait pertinemment au cours de sa campagne avoir privilégié dans son programme politique l'éducation gratuite au niveau primaire, conformément à la Constitution de 1987, et le changement du système, n'a pas tardé à désigner l'homme d'affaires Daniel Gérard ROUZIER au poste de Premier Ministre. Après des semaines de dilatoires parlementaires, de tentative de négociation sans succès autour du partage des postes ministériels, à l'instar d'un gateau, avec les Parlementaires de l'INITE / GPR; ces derniers ont rejeté sans avoir la moindre décence d'expliquer au peuple haitien les raisons pour lesquelles ils ont du orienter leur choix en ce sens. D'ailleurs ils étaient dans la parfaite incapacité de le faire pourvu qu'il s'étaient imprégnés d'une paresse intellectuelle chapotée par l'alibi "Vote Politique". Pourtant, la première étape du vote qui est purement technique selon les voeux de la loi mère du pays, ne saurait en aucun cas être une étape politique du processus de ratification d'un Premier Ministre.
En dépit de la volonté du Président Martelly de faire avancer le processus, la plupart des parlementaires, tant au Sénat que dans la Chambre des Député, n'auraient pas voulu progresser dans la mesure ou il privillégeraient leurs intérêts au mépris de la population souffrante. Ils pensent pouvoir partager le pouvoir comme on partage un gateau. Ils ont incessamment sommé le Président Martelly, qu'ils croient dépourvu d'expérience voire de maturité politique, au fait de négociation indécente visant à promouvoir la continuité de M. Préval, et du coup maintenir enfoncée au-dessous le seuil de la pauvreté ces 65 % de la population haitienne. Ils se tiennent donc derrière ce rideau de négociation politique pour régler leurs affaires de corruption et de malversation, sans le moindre respect pour ceux-là et celles-là qui l'ont facilités l'accès au Parlement.
Alors que ce groupe indécis de Parlementaires vendent leur sens de médiocrité d'irresponsable et d'égo à travers la presse nationale et internationale, le Président lance son programme d'éducation gratuite avec la création du Fonds d'Education, sous la base de prélèvements de 1,50 dollar sur chaque transfert d'argent vers Haiti ou vers l'étranger; de quelques centimes de dollar sur les appels internationaux. En dépit de la portée positive qu'incarne cette initiative, n'empêche que bon nombre d'acteurs, qui oeuvrent a fortiori au détriment de la population souffrante, veuillent en faire une mauvaise presse. il est évident qu'en qualité de légaliste, on a pertinemment opté pour que cette initiative soit normalisée en vue d'éviter tout dérapage lié à cette démarche de facto. Le Parlement aurait eu raison sur ce point s'il accepterait de s'asseoir avec l'Exécutif à cette cause en vue d'une campagne visant à légiférer la question de l'école gratuit à travers ce fameux fonds mis en place par le Président. Dans la mesure ou, la création de ce fonds revet pour l'instant un caractère illégal.
Après l'échec de Daniel Gérard Rouzier comme Premier Ministre désigné, c'était le tour de Me Bernard Gousse qui s'est vu rejeté même avant le dépôt de ses pièces au Sénat, pour avoir, dans un moment assez difficile et sombre que traverse le pays, cet homme de loi avait su bien administrer le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique pour en fait établir l'ordre et la paix publique en Haiti. En guise de récompense, Me BHG a été privé pour une fois de son droit d'occuper un poste politique dans son pays pour des raisons politiques, arguant à haute et intelligible voix ses détracteurs. Quelle issue tracée pour les gens intègres dans ce pays? Si pour avoir valablement servi sa patrie on est déshaitiannisé, dénigré par ses propres compatriotes, je comprends pas cette histoire. Qui peut me l'expliquer?
Effectivement, le 24 août ramène les 100 premiers jours de la Présidence de Michel Joseph Martelly. Quel en est le billan, seul sans gouvernement légitime? Qui est responsable de l'absence d'un Gouvernement fonctionnel dans le pays? Est-ce l'absence de volonté du côte du Président comme on le dit tantot; ou bien de la mauvaise fois de la majorité des Parlementaires? Des deux cotés le mal serait infini!
Du coté de la présidence, on lui aurait reproché le fait qu'il n'aurait pas mis tout son poids dans la balance des négociations pour arriver à convaincre valablement les Parlementaires antagonistes. car, toute négociation est sujette à concession de la part des deux parties. Les prérogatives constitutionnelles veulent que le président choisit son Premier Ministre en consultation avec les Présidents des deux chambres. Cela soustend que le Président, après avoir eu son choix, doit indubitablement consulter ces derniers à l'effet d'obtenir leur avis. Or, lequel peut être favorable ou défavorable. En tout état de cause, le président doit etre à meme de compiler ses beaux verbes pour convaincre ses interlocuteurs et en fait vendre la personnalité qu'il choisit, dans la mesure où c'est lui qui connait les raisons pour lesquelles il a dù faire ce choix. C'est pas juste d'imposer son choix à ses collègues élus au mème titre que lui au suffrage universel. Le Président Martelly ne doit pas ignoré ni négligé le droit d'objection conféré à ces élus par la constitution. A ce stade il est exigé un peu plus de souplesse et d'élégance du coté du Président Martelly qui, au cas où il prendrait en compte les principes salutaires de composition politique, connaitrait un dénouement heureux de la crise qui a trop perduré.
Aux groupes parlementaires indécis, je condamne le fait de leur sens d'irresponsabilité et l'absence de la volonté de composer avec le Président Martelly contre qui, ils nourrissent des a priori. Laquelle démarche de leur part parait vachement infructueuse. Car, voulant obtenir encore une fois leur part du fameux gâteau, ils se verront, au bout du compte, à la classe des perdants de l'histoire. Leurs soucis résident au fait qu'ils ne digèrent pas encore la personne de Michel Joseph Martelly comme le 54e Président d'Haiti. Pourtant, ils oublient que celui-ci a été investi du pouvoir par le peuple au mème titre qu'eux et que, qui plus est, leur contesté est aussi un haitien d'origine. Qu'ils ne se laissent pas trainer par leur orgueil gratuit. Qu'ils évitent d'être aigris compte tenu des privilèges accordés par la nature à un personnage comme M. Martelly, de jouir son pouvoir pour le temps imparti par la constitution haitienne. Qu'ils se resaisissent et par conséquent se préparent pour les prochaines présidentielles de 2016.
Fort de ces considérations, il est évident que les actions de SEM Michel Joseph Martelly ne sont pas insignifiantes. Sur le plan politique il s'est montré super innovateur tenant ainsi compte de ses réalisations positives en dépit de l'absence d'un Gouvernement fonctionnel. Il a su maitriser bon nombre de situations qui pouvaient créer des histoires néfastes pour l'avenir du pays s'il ne se mettait pas à la hauteur de sa responsabilité. Sur le plan économique et social, il a connu des grandes avancées à travers ses initiatives d'instaurer le Fonds pour l'éducation, d'inaugurer le projet de relogement baptisé 400%, le projet 16/6. Il se doit aussi dans son actif, le lancement du projet Kay Pam, des semaines respectives de technologie, de Gouvernance; ses visions poussées dans la Gestion des risques et des Désastres, la promotion pour le développement du touriste qui constitue un secteur porteur, le lancement de la Cellule de production Agricole à Léogâne, la remise en question de la sécurité et de la salubrité. Un fait constituant la toile de fonds de son bilan significatif pour les 100 premiers jours sans Gouvernement, est la transparence et la libre communication au niveau de la Présidence.
Cependant, cette dernière pouvait mieux faire, si un certain nombre d'individus de l'équipe ne cherchaient pas à travers des démarches claniques à accaparer, à eux seuls tout le pouvoir, tout en priorisant ce clivage de classe qui divise la société haitienne depuis des décennies. On a mème l'impression que l'équipe d'experts de campagne de MJM s'est malheusement révisé pour faire place à des conseillers dont la plupart est dépourvu d'une certaine expérience dans ce domaine voire mème dominé par le sens de l'exclusion, d'accaparement, du clanisme. Qu'ils fassent mieux pour ne pas plonger les potentiels du Président Martelly et du coup sauver la face des haitiens au niveau international.
A bon entendeur salut!
Me Abel LOUISSAINT Avocat et Exp. en Développement durable. lexpertjur@live.fr 509 34790223
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Etudes de potentialité faites sur la commune de thomazeau (Ouest) dans le cadre d'une perspective de développement local
24/08/2011 05:54
Etudes de potentialités réalisées sur la commune de Thomazeau, en septembre 2008, par un groupe d'Experts en Développement composé de : J. G. CENAT, A. LOUISSAINT, M-A. LOUIS-JEUNE et A. V. BIEN-AIME.
Liste des acronymes
CNUED Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement
ECVH Enquête sur les conditions de vie en Haïti
ISHI Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique
MENJS Ministère de l’Education Nationale de la Jeunesse et des Sports
MSPP Ministère de la Santé Publique et de la Population
MARNDR Ministère de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural
MPCE Ministère de la Planification et de la Coopération Externe
ONU Organisation des Nations Unies
ODM Objectif du Développement Millénaire
PIB Produit Intérieur Brut
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PVD Pays en Voie de Développement
RV Révolution Verte
SMT Sommet de la Terre
UE Union Européenne
Remerciements
Ce travail a été réalisé dans des conditions extrêmement difficiles. Les informations chiffrées sur les réalités socio-économiques de la région étaient rares et les circonstances n’ont pas permis de mener des enquêtes. Nous avons rencontré d’autres difficultés que nous n’aurons pas pu surmonter tout seul. C’est pourquoi, nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont aidé d’une façon ou d’une autre.
Nos remerciements vont à l’endroit du Maire principal de la ville, du Vice- Délégué, des autorités judiciaires et policières pour leur soutien au cours de nos différentes visites dans la région.
Nous aimerions que les employés de la bibliothèque du Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE) trouvent ici l’expression de nos plus vifs remerciements.
Mise en contexte
Aujourd’hui plus que jamais, le fossé entre pays riches et pays pauvres, entre pays développés et pays sous-développés, entre centres et périphériques devient de plus en plus grand. D’après les statistiques internationales il existe plus de cent pays en voie de développement (PVD) représentant plus de deux tiers de l’humanité où des milliers de gens ont un niveau de vie infiniment bas. Leur faiblesse économique est un handicap pour un développement rapide des systèmes d’éducation, de progrès de l’alphabétisation, d’une amélioration de la nutrition en faveur des couches défavorisées souvent majoritaires. Alors que les pays du Nord représentent seulement 20 % de l’humanité et dominent économiquement la planète grâce à des productions agricoles, industrielles et des services à la fois variés, massifs et de haut niveau technologique.
Lorsqu’on compare pays développés et pays sous-développés, la production du travail reste la différence la plus marquante. Il ne fait pas de doute que la faible productivité est un des obstacles majeurs au développement. Il y a aussi les faibles capacités physiques et intellectuelles des travailleurs, sans oublier la qualité médiocre de la population active et les bas revenus. Dans son allocution au conseil des gouverneurs de la Banque Mondiale en 1973, le président Mc NAHARA a attiré l’attention de la communauté internationale sur les bas revenus dans les pays sous-développés. Sous les plumes de Everett E. HAGEN, nous lisons le résumé du président de la manière suivante : « il s’agit de Pauvreté absolue » qu’il décrit comme une condition de vie si dégradée par la maladie, l’analphabétisme, la malnutrition et la misère, que les victimes se voient refuser les choses les plus nécessaires de l’existence, des conditions de vie tellement restreintes qu’elles font obstacles à la réalisation du potentiel génétique que chacun porte en lui à la naissance.
Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, la communauté internationale s’était dressée contre la misère dans le monde. Il était inconcevable pour l’occident particulièrement de voir plus de deux tiers de l’humanité continuent à vivre au-dessous du seuil de la pauvreté. A cet effet, des mécanismes ont été mis en place pour combler les retards technologiques de ces pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine et faire de leur misère un simple souvenir du passé. Un peu plus tard soit le 4 décembre 1986, consciente que le développement est un processus global, économique, social, culturel et politique qui vise à améliorer sans cesse le bien-être de l’ensemble de la population et de tous les individus, l’Assemblée Générale des Nations Unies dans sa résolution 41/128 a adopté la Déclaration sur le droit au développement, consacrant ainsi le droit à l’autodétermination des peuples, c’est à dire le droit à se disposer librement d’eux-mêmes.
En dépit de la volonté de l’occident, le développement de certaines zones périphériques constitue encore un défi majeur. Les disparités entre pays riches et pays pauvres sont non seulement considérables, mais elles tendent à s’accroître.
Depuis les développements rapides du progrès technique, l’occident non seulement a cessé de subir les famines généralisées ou localisées mais encore a pu connaître des crises de surproduction, dans le secteur agricole au moins. Il est plus de gens qui meurent aux Etats Unis d’excès que d’insuffisance de nourriture. Les progrès des techniques de production sont tels depuis un siècle au moins, qu’un économiste américain n’hésite pas d’employer le terme de « société d’opulence » afin de caractériser l’économie américaine. Dans les pays sous développés, les techniques de production sont faibles et archaïques. Elles sont basées sur l’outil et l’utilisation des sources d’énergie encore simples ; ces économies connaissent un progrès technique et économique lent quand elles ne sont pas stationnaires. L’agriculture constitue la base de ces économies : 70 à 80 % de la population vivent de la terre ou de l’élevage. Agriculture et élevage représentent 65% du revenu national en Syrie. Elle reste très primitive dans ses techniques, repliée sur des petites parcelles, des fermes et des villages qui vivent en vase clos. Les structures politiques et sociales mises en place dans ces pays, n’arrivent pas à affecter l’ensemble de leurs recettes à leur développement économique.
Les pays africains qui nourrissaient pourtant de grands espoirs au lendemain de leur indépendance ont connu des difficultés économiques suivis d’un déclin. Il y a quelques exceptions, mais dans son ensemble, l’Afrique subsaharienne voit maintenant, depuis près d’une dizaine d’années les revenus par habitant diminuer, le problème de la faim s’aggraver et la dégradation de l’environnement s’accélérer.
Dramatique paradoxe, les pays dits sous-développés souffrent d’une extrême misère car les capitaux issus de leurs seules richesses naturelles créent des goulots d’étranglement, des obstacles au développement, parce qu’ils ne trouvent pas les structures indispensables à leur efficacité, en particulier les réseaux de transport et les institutions monétaires et de crédit. Les circuits monétaires en général sont très imparfaits. Le réseau des banques de dépôt est insuffisant et la plupart d’entre elles ne sont que des succursales des grandes banques étrangères.
Le problème est d’autant plus grave pour ces pays puisque depuis environ un demi-siècle, aucun autre phénomène n’assombrit d’avantage les perspectives du développement international que l’accroissement effrayant de la population. Dans certaines parties de l’Asie, la densité de la population est si élevée que l’on peut craindre que les terres deviennent insuffisantes. L’Afrique Subaérienne avec une superficie de 21 millions de km2 avait une population évaluée à 500 millions d’habitants en 1970 et d’après les perspectives de la Banque mondiale, elle aura plus d’un milliard d’habitants en 2010. Dans ces conditions, elle aura de plus en plus du mal à se nourrir, à éduquer ses enfants et à assurer un emploi à une population active toujours plus nombreuse. Depuis la seconde guerre mondiale, la croissance de la population du globe est due essentiellement aux pays en développement.
Le nombre d’habitants de la planète est passé de 2.5 milliards en 1950 à 5.3 milliards en 1990, soit un doublement. Toutefois, la population des pays développés a augmenté de 40%, celle des pays en développement a augmenté de 120% et représente aujourd’hui 77% de la population mondiale, alors que la production dans ces pays est stagnante. L’augmentation de la population accroît la demande en bois de chauffage et de terres arables ; la déforestation qui en résulte intensifie le ruissellement et l’érosion, entraîne la baisse du rendement des parcelles et le niveau des nappes phréatiques. La pollution pose aussi un problème de plus en plus sérieux, en particulier dans les zones urbaines dont l’aménagement laisse à désirer.
En Haïti ce problème n’est pas différent. Depuis environ deux cents ans, le pays cherche péniblement la voie vers le progrès économique et social. Pourtant il n’a cessé d’être harcelé par bon nombre de problèmes dans les domaines de la démographie, de l’éducation, de la santé, du logement, de l’eau potable, de la culture et des loisirs a été incapable de faire face à ces problèmes de manière organisée. Les pays a accumulé et cumule encore handicaps et faiblesses. Les divisions éthiques et religieuses, les luttes fratricides pour la prise du pouvoir, les inégalités sociales et régionales aggravent sans cesse les difficultés héritées du passé colonial. Ce pays persiste dans un sous-développement chronique qui tend à hypothéquer l’existence de son peuple. La grande majorité des haïtiens vivent en marge du bien être dû à tout être humain. Le premier signe visible du développement d’un peuple, c’est pouvoir manger à sa faim, réaliser son autosuffisance à partir de la production nationale. Alors que bon nombre d’haïtiens ne disposent pas 2500 calories par jour indispensables à tout être humain pendant que les Etats Unis ont atteint 3110 calories par jour. Selon la FAO, Haïti est avec la Somalie et l’Afghanistan, l’un des trois pays possédant le pire déficit calorifique journalier par habitant. La malnutrition est un problème sérieux en Haïti, l’insécurité alimentaire affecte chroniquement 40% des ménages tandis que 2.4 millions d’haïtiens ne possèdent pas les ressources suffisantes pour acheter le taux journalier minimum de 2240 calories. Dans un rapport sur le développement humain durable en 1998, le programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a fait la comparaison internationale suivante : Espérance de vie à la naissance en Haïti est 54.6 ; 69.2 en Amérique latine et Caraïbe, 62.2 dans les pays en développement (PVD) et 74.2 dans les pays industrialisés
A l’ère de la mondialisation, Haïti fait encore figure de parent pauvre dans le concert des nations. Dans ce village mondial d’aujourd’hui, elle y entre avec très peu d’atouts, sinon sans rien à offrir dans ce vaste monde caractérisé par le libre échange et la concurrence à outrance. Il faut dire qu’à côté de l’incompétence ou de l’impuissance de l’Etat à dynamiser et à impulser le développement du pays, du manque d’esprit d’entrepreneuriat de la bourgeoisie d’affaires plus attirée vers les activités commerciales lucratives à très court terme que vers les actions concrètes de développement génératrices de progrès économique et social à moyen et long termes , il y a toujours de l’instabilité politique qui a conduit à l’occupation étrangère du pays pendant deux fois en l’espace de dix ans, après celle de 1915. Ces mauvaises pratiques ont encore la vie dure pour le devenir du pays. Toutes les mesures prises jusque là pour faciliter le démarrage ou le rattrapage du train industriel à bord duquel plusieurs nations dites civilisées ont déjà pris place depuis plusieurs siècles, n’ont pas donné de résultats escomptés. Ces mesures sans doute n’étaient nullement adaptées à la réalité sociologique du pays et que d’autre part, elles visaient généralement au maintien du statu quo, autrement dit à la perpétuation des classes dominantes.
Les critères qui ont toujours retenu et retiennent encore tous les pays sous-développés notamment Haïti sur le seuil du développement sont au nombre de trois. La persistance de ces critères constitue une gangrène pour le pays et développe à tout instant son sous-développement : 1.- Le critère démographique
A l’aube du 21e siècle, Haïti est en phase de transition, c’est à dire, elle connaît à la fois une forte natalité de 28 pour mille, soient 25% en milieu urbain et 30% en milieu rural, d’après le quatrième recensement général de la population et de l’habitation financé par la BID et l’Union Européenne (UE) et publié en mars 2005 par le bureau de recensement de l’IHSI, et une mortalité relativement faible, inférieur à 12 pour mille, malgré une mortalité infantile. Ce déséquilibre se traduit par un accroissement fort de la population très mal maîtrisé par les autorités. Or cet accroissement dépasse largement les capacités des économies locales. Cela entraîne donc des niveaux de vie très bas de la grande majorité de la population qui vit en dessous du seuil de la pauvreté absolue, l’ampleur du chômage, l’importance de sous emploi en découlent. La malnutrition et la sous- nutrition sont les conséquences directes de cette pauvreté. Qui plus est, selon le recensement sus-mentionné, la population haïtienne présente une structure très jeune ; cela pose des difficultés majeures en terme d’éducation. L’analphabétisme touche la population de façon massive.
2.- Critères sociaux
Comme tout pays sous-développé, Haïti se caractérise également par l’ampleur des irrégularités sociales. Les riches deviennent de plus en plus riches tandis que les pauvres s’appauvrissent d’avantage. Les genres de vie de ces deux catégories sont incompatibles : d’un côté une minorité privilégiée de fortunes et de pouvoir démesurés ; de l’autre, des masses misérables qui vivent encore dans les structures traditionnelles ou informelles. Pour résumer cette situation on parle de « Moun an wo ak moun an ba ». Ces déséquilibres sont particulièrement visibles dans les principales zones urbaines d’Haïti, notamment à Port-au-Prince où vivent près des 2/3 de la population urbaine du pays. Les bidonvilles qui entourent particulièrement la Capitale haïtienne témoignent de la pauvreté des populations poussées par la misère hors des campagnes en quête d’une vie meilleure.
3.- Critères économiques La structure des secteurs d’activités est caractérisée d’abord par un secteur primaire très développé qui domine l’économie et qui emploie un très grand nombre d’agriculteurs à très faible productivité. Ensuite par un secteur secondaire qui est atrophié, le manque d’établissements industriels et l’éventail très étroit des industries témoignent la faiblesse du secteur secondaire haïtien. Enfin par le secteur tertiaire qui regroupe le reste de la population qui se trouve quasiment dans l’informel où la loi de la contrebande, celle du plus fort ou du plus ‘margouilleur’ ridiculisent la loi. La population de ce secteur ne vit que grâce à des activités journalières. Certains économistes dans ce cas parlent d’un secteur parasitaire. Certains critères qui portent dans leur sein les germes du sous développent haïtien sont visibles dans tous les départements du pays, dans toutes les régions, dans toutes les grandes villes qui deviennent non pas des pôles de développement, mais des localités réceptrices de l’aide internationale et de transfert d’argent et de riz de la diaspora haïtienne.
Qu’en est-il de la région de Thomazeau, sur laquelle se porte nos travaux d’étude de stratégies de développement, de potentialités et d’orientation?
Présentation et Histoire de la Région
Non loin de la Capitale d’Haïti, soit à environ d’une trentaine de kilomètres, dans les rochers, les collines et dans les flancs des montagnes prend la forme d’une cuvette, se trouve la colline de Thomazeau. Colonisée respectivement par les Anglais et les Français durant la période coloniale à cause de sa réputation en produits agricoles comme : le café, la canne à sucre et les vivres alimentaires, la région de Thomazeau dès le départ des colons était restée jusqu’à une période très récente où la plaine du Cul - de - Sac ne pouvait compter sur aucune autre région que celle de Thomazeau. Elle alimentait en denrées agricoles Port-au-Prince et la Croix des Bouquets. Il faut dire qu’elle avait également une grande réputation pour son élevage pratiqué à une grande échelle. D’ailleurs, cette pratique de l’élevage de cabrits notamment ne permet-elle pas à la sagesse populaire haïtienne de répéter tout le temps : « Nou se Kabrit Tomazo menm plim, menm plimaj » pour expliquer les liens familiaux chez lez les haïtiens.
En effet, fondée le 10 décembre 1826, cette région porte le nom de Thomazeau par le fait que durant la période coloniale, elle était une grande habitation, une vaste propriété d’un colon français du nom de Thomas dont elle portait le nom, et par le fait également qu’il y avait de l’eau en abondance, plus d’une centaine de sources d’eau à l’époque, d’où le nom de Thomazeau. Après sa création, cette habitation florissante fut érigée en quartier et resta sous la dépendance de l’arrondissement de la Croix-des-Bouquets. Après la chute du Président Haïtien Lysius Salomon en 1889, son successeur, le Président Florvil Hyppolite a pris un décret en date du 3 août de la même année et éleva le quartier de Thomazeau au rang de communes. Conformément à la loi, régissant la matière, la commune se veut être une entité autonome. Son territoire comprend la ville, les banlieues, les quartiers, les sections communales ainsi que les îlots adjacents. L’article 3 du décret du 22 octobre 1982 sur l’organisation et le fonctionnement de la commune se lit ainsi : « est commune, toute agglomération urbaine, tout quartier dépassant 1500 familles et ayant une infrastructure socio-économique pouvant garantir 25% des recettes de la commune, par acte législatif sur l’initiative du chef de l’Exécutif.» D’ailleurs, depuis l’adoption de la constitution du 29 mars 1987 qui fournit un ensemble de mécanismes propices à l’émergence d’une réelle décentralisation, les communes ont un rôle capital à jouer dans l’impulsion du développement national en influant sur la répartition des hommes et es activités, en articulant en permanence des visions à long terme, afin d’empêcher trop de disparités entre les régions, de réduire l’écart entre le centre qui est Port-au-Prince et la périphérie. Car le développement du pays passe et doit passer par celui de toutes les régions du pays notamment, la région de Thomazeau.
Le cadre physique de la région de Thomazeau
Bornée au nord par les communes de Mirebalais et de Cornillon, au nord’ ouest par Saut- d’Eau, au sud par la commune de Ganthier, à l’ouest par la Croix-des-Bouquets, et à l’est par le lac Azuéi et la République Dominicaine, la région de Thomazeau fait partie de l’arrondissement de la Croix-des-Bouquets et comprend quatre sections communales. Première grande plaine avec un effectif de vingt et une habitations, Trou -d’eau et Crochu possèdent dans leur ensemble une cinquantaine d’habitations. Cette région de 52.017 habitants couvrent une superficie de 253,53 km2, ses habitants portent le nom de Thomazelais. Le relief dominant est la plaine. Dans les premières sections communales et dans la commune de Thomazeau se trouvent de vastes plaines comme : les Trous- Caïman, la plaine de Débat, celles de Dumorney et de Manville. Toutefois, quoique un peu faible en altitude, les mornes à Cabris, de Montalais et de Blocos constituent une vraie chaîne de montagnes dans les sections communales de Trou- d’eau et de Crochu. Cette combinaison de plaines et de montagnes forme un beau paysage attirant les touristes tant nationaux qu’internationaux, notamment, lors des festivités des champêtres durant l’été. Le Ministère de l’Education Nationale de la Jeunesse et des Sports (MEJS) n’est pas représenté dans la région de Thomazeau. Trois (3) Kindergaten dont deux (2) privés et un (1) de type congréganiste, trente (30) écoles primaires dont deux (2) publiques, vingt sept (27) privées et une (1) de type congréganiste ont été inventoriées dans la commune. Trois (3) écoles secondaires dont une (1) publique et deux (2) privées ; trois (3) écoles professionnelles y ont été également répertoriées Le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) n’est pas représenté dans la commune de Thomazeau. Un (1) centre de santé avec lit et une clinique populaire ont été dénombrés dans la commune. Deux (2) médecins un (1) dentiste, une (1) infirmière, un (1) auxiliaire, un (1) technicien de laboratoire, un (1) officier sanitaire et un (1) agent de santé forment le personnel sanitaire de Thomazeau. Du coté de la religion, près de cinquante trois (53) temples ont été dénombrés par l’ISHI dans la commune. Les églises de Dieu se révèlent être les plus nombreuses soit 47%. La commune de Thomazeau n’a pas de représentation de partie politique, seulement sept (7) organisations populaires et quatre (4) groupements de paysans ont été dénombrés dans la commune. Pour la disponibilité en eau, la commune dispose de dix huit (18) sources et deux 2 étangs. De plus, on y retrouve cent cinquante deux (152) puits (forage simple) et des fontaines publiques munies de près de six (6) robinets. La ville de Thomazeau et une bonne partie de la première plaine et une partie de la section communale des Crochus sont électrifiées. La commune a un (1) centre d’appel, mais ne dispose ni station de radio, ni station de télévision. Au niveau des infrastructures administratives et judiciaires, la commune a un commissariat de police, un tribunal de paix et un bureau d’état civil. L’agriculture et le commerce sont les deux principales activités économiques de la commune. Deux (2) morgues privées, une (1) pharmacie, un (1) centre de photocopie, un(1) salon de coiffure, trois (3) centres de provision alimentaire, trois (3) dépôts de boissons gazeuses et d’huiles constituent les établissements économiques de la commune de Thomazeau. Quant à la culture et le loisir, la commune ne dispose pas de bibliothèque, elle n’a ni musée, ni salle de théâtre et de cinéma. Le sport pratiqué est le football. On y trouve également une place publique. En ce qui concerne les patrimoines culturels, la commune a une grotte et deux étangs. La faune et la flore y sont très développées
Présentation des principales potentialité de la Région.
Les objectifs de la présente étude sont de faire une évaluation préliminaire du potentiel relatif à cette région, pour aider ceux qui sont chargés de prendre des décisions, à déterminer les priorités de développement de la région. Thomazeau est l’une des régions les plus pauvres du département de l’ouest. Son niveau effrayant de pauvreté est associé à un profil d’indicateurs sociaux tout aussi choquant. Elle est écologiquement très menacé. Plus de la moitié de ses habitants ne peuvent satisfaire les besoins essentiels en matière de logement, d’emploi, d’eau potable, d’assainissement, de santé et d’éducation. La situation économique est de plus en plus alarmante. Elle ne se résume qu’en un mot : Appauvrissement, non seulement des habitants, mais de la région elle-même. Il faut toutefois dire qu’en dépit de ses faiblesses, la région possède également des atouts qui, bien utilisés, pourraient faciliter sa croissance économique. Ce sont :
a) Les sols
Les sols constituent une des ressources les plus importantes pour le développement de la région. Elle détient une superficie de 28894.00 ha de terres cultivables dont seulement 1396.00 ha sont complètement érodés. Les plaines de Débat, de Trous Caïman, de Dumorney et de Manville représentent 4661.00 ha de terre d’excellente valeur agronomique d’après les données disponibles dans le livre blanc du département de l’Ouest. D’autant plus, aux abords des étangs Saumâtres et de Dlo-Gayé existent des possibilités de culture du riz et des cultures vivrières. Tandis que, dans les chaînes de montagne de Trou- d’eau et de Crochu, il existent des superficies pouvant convenir à l’élevage des bovins. Cette zone présente également de bonnes potentialités pour les cultures maraîchères et l’arboriculture fruitière.
b) L’agriculture
L’agriculture représente un potentiel important pour la région de Thomazeau dans toutes les tentatives visant à subvenir aux besoins d’une population en accroissement rapide. De 1804 à nos jours, plus de 65% de la population active travaillent dans l’agriculture. C’est le plus grand secteur en ce qui a trait à l’absorption de main d’œuvre. La plus grande majorité de la population vit de la culture du manioc, de la banane, du maïs, de l’igname et de la patate. L’augmentation des superficies cultivables, l’accroissement de la production vivrière, la transformation de la capacité de la production pourrait aider la région dans 5 ans encore à atteindre non seulement son autosuffisance alimentaire, mais aussi vendre à des régions voisines, des produits vivriers dont elles ont besoin, afin de permettre à la région de Thomazeau d’avoir des devises nécessaires à l’importation que nécessite son cas.
c) L’élevage
L’élevage offre de bonnes potentialités devant accroître les revenus des Thomazelais. L’élevage des bovins serait très utile pour la production du lait et de la viande. Cette potentialité est encore inexploitée. A présent, c’est l’éparpillement des centaines de moutons et de cabris dans les savanes. Cette forme d’élevage dite libre, représente un handicap majeur pour l’agriculture de la région car les animaux attaquent souvent les plantations des paysans. Il s’agit donc de développer les potentialités de l’élevage thomazelais de façon rationnelle pour la production et la traction animale, tout en réduisant la pression exercée sur l’environnement.
d) La pêche
Toutes les informations, toutes les études déjà réalisées dans le domaine de la pêche pour la région laissent croire que l’étang Saumâtre et le lac Dlo-Gayé peuvent suffire quasi totalement à la consommation des fruits de mer de toute la communauté. Pourtant, cette potentialité est sous-exploitée. La pêche y est pratiquée par un nombre restreint des pêcheurs au moyen d’équipement rudimentaires : filets et nasses et, à bord d’embarquement de fortune. Cette branche d’activité est encore à l’état embryonnaire dans la région et la population ou tout au moins les plus capables sont obligés d’acheter ailleurs les fruits de mer pour leur consommation.
e) Les ressources hydrographiques
La région a une énorme potentialité hydrographique, plus d’une vingtaine de sources recensées par IHSI en 1998 en plus de l’étang saumâtre qui baigne la côte Est. Elle a la capacité par le biais d’un système d’irrigation efficace, d’arroser toutes ses plaines et même en grande partie celle des régions avoisinantes. L’aménagement de ce potentiel hydraulique à des fins d’irrigation peut même faciliter le développement de la production de l’énergie électrique dans cette région ou 75% des besoins énergétiques des ménages sont couverts par l’utilisation du bois de feu. On estime que la population coupe près de quatre fois plus d’arbres que la couverture végétale ne permette de prélèvement.
f) L’écotourisme
L’écotourisme est une opportunité à saisir pour aider à augmenter la production de la région. La richesse de la diversité de la flore et de la faune, ses paysages spectaculaires, ses plages font du tourisme un secteur plein d’avenir pour la région. Entre autre, la fameuse ‘Sous Zabèt’ est un endroit très attrayant. L‘aménagement de ses ressources naturelles à des fins touristiques peut permettre à toute la communauté d’en bénéficier grandement dans les domaines de l’économie, de l’environnement et de l’intégration de la région dans l’ensemble national.
g) Les ressources humaines
Après avoir passé en revue les richesses d’un Pays nous dit Antoine de Montchrétien de ses grandes richesses, la plus grande, c’est l’inépuisable abondance de ses hommes. En effet, les données de l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique ont montré qu’en 1970, la population thomazelaise était évaluée à 38,920 habitants. En 2003, toujours d’après cette même source, elle atteignait 52,017 habitants dont les femmes qui jouent un rôle essentiel dans l’agriculture et le commerce sont majoritaires tant en milieu rural qu’en milieu urbain. Selon toutes les projections, la région atteindra 70000 âmes d’ici 2010. La population active sera aussi augmentée. D’ailleurs, plus de 50% de la population totale est âgée de moins de 25 ans. La qualification d’une telle main d’œuvre ne peut qu’augmenter la production de la région.
L’inadéquation entre les besoins et les ressources disponibles constitue un handicap majeur pour le développement durable du Pays en général et de Thomazeau en particulier. La rationalité dans la gestion des ressources s’avère nécessaire pour pallier ce problème d’inadéquation. Ce qui pourrait, entre autre, diminuer les pressions humaines sur l’environnement car ‘il n’ y a pas d’avenir si l’environnement n’est pas protégé’. Pour arriver à cette gestion rationnelle, ‘l’homme organisé’ est incontournable.
Principales contraintes de développement de la région
Le développement se veut être l’organisation globale d’un espace donné en vue de promouvoir à long terme le bien-être de tout un chacun grâce à une redistribution rationnelle de la population, des infrastructures et de toutes les activités économiques à travers l’espace national. Après avoir vécu 2 siècles environs de tradition centralisatrice politique et économique, à l’aube du 21ème siècle, l’écart entre région nantis et région pauvre se creuse davantage au lieu de se refermer en Haïti. Dans la région de Thomazeau, les goulots d’étranglement sont à la fois politiques, économiques et culturels.
A- Sur le Plan Politique
Quelque soit le Pays considéré, le développement est toujours enfanté dans la douleur. Il n’est jamais fils unique ou orphelin de la politique. Il y a toujours un groupe, parfois toute une classe sociale à sacrifier. A ce niveau, on peut constater que l’Etat ne cesse de faire preuve d’incompétence ou de manque de volonté à mettre une dynamique politique en place pour impulser le développement du Pays. La région de Thomazeau est victime comme toutes les autres régions périphériques d’une absence d’un plan national de développement. Les gouvernements se succèdent sans jamais eu de cadre macroéconomique bien défini. Ses potentialités comme celles des autres régions avoisinantes sont inexploitées. Et les gouvernements ont choisi de prioriser le développement par projet en lieu et place d’un plan national de développement. Or le développement par projet est un handicap majeur au développement. C’est en quelque sorte la forme du sous-développement la plus achevée. Située à environ trente kilomètres de la Capitale, la région de Thomazeau vit souvent les séquelles de l’instabilité politique qui règnent à Port-au-Prince. Elle accueille aussi des gens de tous poils qui ont laissé Port-au-Prince soit pour des raisons politiques, des raisons d’insécurité soit aussi pour fuir les poursuites judiciaires. A cela, s’ajoutent les luttes entre Thomazelais soit pour accéder au poste de Magistrat, Vice-Délégué ou Juge de Paix. Pareille situation crée un climat politique qui ne marche pas de paire avec le développement.
B- Sur le Plan Économique
La vie économique thomazelaise est intimement liée à la réalité économique de l’ensemble du Pays. L’indice du coût de la vie évolue suivant une courbe ascendante. La région est dépourvue de capitaux, d’infrastructures, de technologie et de personnel qualifié en nombre suffisant, quel que soit le secteur économique considéré. D’abord l’agriculture est l’activité économique de la région. Presque la population dans son ensemble en dépend. Pourtant, bon nombre de contraintes empêchent le développement de ce secteur.
1) Les Paysans n’ont pas de devises pour mettre en valeur leur terre ; aucun système de crédit n’est établi en leur faveur. 2) Les goulots d’étranglement se manifestent, en outre vis-à-vis de l’outillage, de l’équipement, des matières premières et de l’énergie. A cela s’ajoute la pénurie des moyens de conservation et des transports. C’est ce donne lieu de constater le gaspillage d’un produit à telle section communale alors qu’il une absence totale et une demande élevée pour ce même produit pendant la même période dans une autre section communale. 3) Les pressions exercées sur l’environnement par les Paysans à la recherche de parcelles à fertilité appréciable constituent également un handicap majeur au développement durable. Ils détruisent constamment les forets protectrices des sommets des montagnes et des pentes raides. Cette situation provoque la dégradation de la flore et de la faune. Ainsi, à moindres averses, des quantités de sols se déplacent en laissant des espaces devenant impropres à l’agriculture. Ce qui diminue les espaces cultivables alors la population ne cesse d’augmenter d’année en année. 4) Il s’agit d’une agriculture de subsistance en panne de modernisation, prisonnière d’une structure longtemps dépassée, datant du temps de la colonie. 5) Elle souffre d’un problème d’irrigation puisque même dans les plaines demeurent de vastes superficies inexploitées, et aussi du faible niveau agronomique. Le Ministère de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR) se fait représenter par 2 Techniciens Agricoles qui n’ont aucun moyen de leur politique.
C- Sur le Plan Social
La non-satisfaction des besoins sociaux de base de la population thomazelaise fait du développement de la région un défi insurmontable. a) Il n’est pas donné à tout le monde d’avoir au moins de l’éducation de base due à tout être humain pour son plein épanouissement. L’éducation dans la zone est caractérisée par une forte déperdition scolaire, par un fort taux d’analphabète et de non scolarisés. La qualité de l’enseignement non seulement n’est pas appropriée, mais aussi les conditions matérielles de transmission de savoir sont très médiocres. Les écoles privées sont majoritaires dans un environnement social où la pauvreté domine.
Logement/Habitat
La question de logement est intimement liée, à Thomazeau, à celle de l’environnement. Constructions formelles et informelles se partagent une urbanisation débridée qui détruit la couverture végétale, l’ensemble de l’écosystème et hypothèque l’avenir. L’absence de réseaux d’égouts pour l’évacuation des eaux usées a contribué à faire de la ville de Thomazeau un gigantesque dépotoir.
La santé
La situation sanitaire de la région est dramatique. Le manque d’hygiène, les maladies et la pénurie des soins médicaux sont tout aussi symptomatiques. L’espérance de vie y est très limitée. L’accès à la santé est difficile, des fois impossible. Dans les sections communales, les femmes mettent au monde des enfants dans des conditions d’hygiène extrêmement difficiles. Dans certains quartiers périphériques, une femme enceinte est une personne à risque : risque de mort et d’acquisition de maladies pouvoir affecter l’avenir de la mère. Aussi, faut-il souligner le taux de mortalité d’enfants à bas âge qui ne cesse d’augmenter. Une population qui n’est ni éduquée, ni en santé n’est pas prête à se mettre à bord du train de développement dans ce monde caractérisé par la compétition.
Arrêtez un cadre macro-économique local
Dans cette rubrique, nous nous proposons de faire des analyses sectorielles sur les activités les plus susceptibles au développement de la région de Thomazeau d’une part ; d’autre part, de présenter les objectifs macroéconomiques en recommandant dans chaque cas les politiques et les méthodes et une plus grande efficacité des services. Il s’agit de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, du tourisme, de la communication et du transport. En effet, Haïti est une petite économie ouverte, fortement dépendante de l’assistance externe. Son budget actuel est financé majoritairement, soit de 66%, par l’épargne internationale ; ce qui fait de ce Pays un récipiendaire actif de l’aide publique au développement. A l’aube du XXIème siècle, Haïti présente tous les symptômes d’un Pays en situation de déficience socio-économique et culturelle très grave. Les différents gouvernements qui se sont succédés n’ont jamais parvenu et ne parviennent pas jusqu’à présent à créer un environnement permettant aux Haïtiens de tous les coins du Pays d’exploiter pleinement leurs potentialités de vivre de manière productive et créatrice. Ils continuent, au contraire, à être victimes d’un déficit flagrant de développement humain. Selon les résultats de l’enquête sur les conditions de vie en Haïti de 2001 (ECVH) rédigée par l’Institut Haïtien de Statistique et d’Information (IHSI) sur une population de 8.1 million d’habitants, 4.4 million de personnes soit 55% vivent dans des ménages qui se situent en dessous de la ligne de pauvreté extrême de US $ 1 par personne et par jour et 71%, soit environ 6.2 million vivent au dessus du seuil de pauvreté de US $ 2 par personne et par jour (PPA). C’est néanmoins à Thomazeau que le problème se pose avec le plus d’acuité. Dans les paragraphes qui suivent, on va présenter les principaux objectifs des secteurs clés, suites à des analyses sectorielles de développement.
L’agriculture : Un secteur essentiel de l’économie thomazelaise, mais très peu ouvert Cette activité économique, la plus importante de la région, représente plus de 70% du Produit Intérieur Brut (PIB) et emploie plus de 80% de la main d’œuvre active totale. Dans ce secteur d’activités, prédomine le régime de la petite propriété, caractérisé par un régime de polyculture ; les produits vivriers comme le manioc, la banane, l’igname, la patate et les céréales comme le maïs et le petit mil sont cultivés en association. C’est donc la mise en place d’un système de grappillage. La journée d’une masse d’illettrés et d’affamés, pourtant très laborieuse, se passe dans la lutte pour la simple survie. Le niveau de l’activité agricole d’un ménage dépend des moyens de production dont il dispose et qui sont essentiellement : 1) La terre qu’il travaille ; 2) Sa force de travail ; 3) Les biens de production (bétail, outils, matériels) dont il se sert. Quand l’un ou l’autre de ces moyens n’est pas suffisamment entretenu, quand il y a mauvaises récoltes ou quand elles sont détruites, soit par un cyclone, ou quand on vend le bétail, le ménage est sous-alimenté et s’appauvrit davantage. La situation qu’imposent les tendances actuelles dans la région de Thomazeau prend la dimension d’un véritable désastre collectif où le per capita d’aliment est aujourd’hui inférieur à celui de 1950 et surtout où la croissance de la production alimentaire est inférieure presque de moitié à la croissance démographique. Pour permettre à la région d’atteindre son autosuffisance dans les 5 prochaines années, il est indispensable de donner aux Paysans une idée plus précise des possibilités qu’offre l’agriculture ; amener la population rurale à augmenter la production agricole en rendant les 1396 hectares érodés et les 10107.12 d’hectares à risque d’érosion fort et très élevé cultivable par un système d’irrigation efficace et un accompagnement technique rapproché. Par ailleurs, la plantation d’arbres fruitiers et forestiers devrait susciter le courage de tous les Paysans de la région à les cultiver afin de lutter, à long terme, contre l’érosion et d’améliorer du même coup leur régime alimentaire. • L’utilisation de compost et de pesticides naturels est aussi recommandée ainsi que de nouvelles variétés à haut rendement (VHR) et à cycle court de cultures vivrières : riz, maïs, sorgho, patate, légumineuses, plus tolérantes à la sécheresse et aux attaques des pestes. • Les outils qui sont la continuation directe des membres du corps humain ; les matériaux que fournit le milieu naturel sont encore utilisés dans la technologie agricole de la région, avons-nous constaté. En conséquence, la mécanisation de l’agriculture thomazelaise est recommandée. Cependant, il faut toute de suite souligner que dans certaines zones périphériques de l’Afrique subsaharienne notamment, la mécanisation totale de l’agriculture n’est pas la solution à court et à moyen terme. L’utilisation des tracteurs pour labourer et des bulldozers pour défricher à accélérer la dégradation des sols. Les machines mal entretenues, en partie faute de devises nécessaires pour acheter des pièces de rechange posent souvent des problèmes. Vu la vulnérabilité socio-économique de la région de Thomazeau, nous préconisons l’adoption d’instruments mécaniques simples, nécessitant peu d’entretien, bon marché et facile à utiliser. Le plantoir, nous dit Marc DUFUMIER, est un exemple d’outil manuel qui permet de réduire de moitié le temps nécessaire pour ensemencer un hectare à la main. • L’établissement d’une banque de développement agricole s’avère indispensable dans la région pour permettre aux Paysans d’avoir accès aux crédits agricoles à travers un système de micro-crédit afin de permettre aux agriculteurs de mettre en valeur leurs domaines. Il est aussi important d’y placer un magasin d’État devant acheter une partie des produits des Paysans qui auront besoin des devises pour acheter les produits non agricoles, afin qu’ils ne soient pas exclus dans le monde de la consommation, mais intégrer la vie économique de l’ensemble du Pays.
La pêche En raison du nombre d’emplois qu’elle pourrait générer, de l’importante diffusion de revenus qu’elle pourrait entraîner, la pêche artisanale de la région de Thomazeau devait jouer un rôle important dans le cadre d’une stratégie de lutte contre la pauvreté. En effet, l’importance du réseau hydrographique suggère des possibilités importantes de pisciculture. L’abandon quasi-total de ce potentiel halieutique se justifie par le fait que des pêcheurs présentent une déficience technico-économique leur interdisant un accès efficace à ces ressources. • Il est recommandé à l’État Haïtien, dans le cadre de sa politique régionale, de mobiliser des ressources optimales pour une bonne et profitable exploitation des ressources halieutiques de Thomazeau. • Il faut aussi renforcer les capacités techniques et logistiques des pêcheurs de la zone pour rentabiliser ce secteur d’activités. • L’État doit avoir enfin, à travers ses Agents de Police et de la Douane, un strict contrôle du Lac Azuei afin d’empêcher la contrebande et l’utilisation abusive des eaux thomazelaises par les voisins dominicains et autres.
La production animale Etant un sous-secteur important, la production animale joue un rôle fondamental au niveau de la production agricole et de l’économie de la région pour son rôle d’accumulation, de l’épargne et aussi pour ses capacités à améliorer l’état nutritionnel de la population. L’élevage des bovins et des caprins est plus répandu dans la région et est très peu développé. • A cet effet, il est impératif d’introduire de géniteurs améliorés et de reproducteurs pour relancer ce secteur d’activités. • L’appui à l’aviculture, notamment à l’élevage des poulets indigènes est possible et d’ailleurs souhaité par les producteurs. • Le regroupement des Paysans en association d’éleveurs serait très utile. Il s’agirait donc d’une mise en commun des informations de l’entraide et de partage au sein d’une équipe-école. • L’approche par groupement peut compenser l’absence des institutions et de services publics dans le monde rural, facilite les contacts dans les zones à habitats dispersés et peut répondre au problème de l’atomisation de la production dans les exploitations agricoles. Les organisations paysannes demeurent une force productive sur laquelle le MARNDR peut compter pour une relance effective de la production agricole.
Le tourisme En dépit du caractère jusqu’ici marginal de cette activité dans la région, le tourisme demeure une activité génératrice d’emplois, porteuse de devises. • L’État doit tout d’abord créer un environnement stable, des conditions de sécurité adéquates pour attirer l’investissement privé dans cette sphère d’activités. • Un environnement soigné est indispensable ; il faut donc prévoir des « ceintures vertes » et limiter l’urbanisation sauvage. • L’État doit créer un parc d’attraction où peut se pratiquer les jeunes sportifs et d’autres activités pouvant attirer le tourisme local.
La sphère macro-sociale Un niveau de vie suffisant, l’universalisation des services sociaux de base doivent être l’objet de la politique sociale du gouvernement. Cet objectif pourra se réaliser à travers une réelle affirmation de l’État qui est tenu de garantir le droit de tous les citoyens à la vie, à la santé, à l’éducation, à des logements sociaux dignes d’un être humain, l’accès à l’eau potable et autres. • L’État Haïtien doit à tout prix assurer une éducation de qualité supérieure dans la région pour une meilleure intégration des Thomazelais dans le marché des emplois. • Augmenter et opérationnaliser tant en équipements adéquats qu’en personnel qualifié les centres de santé et les dispensaires. • La mise en place d’un service de ramassage d’ordures ménagères abandonnées sur les trottoirs et un peu partout doit être envisagée. • L’alimentation en eau potable doit être garantie tant en milieu urbain qu’en milieu rural afin d’éviter les maladies infectieuses et diarrhéiques fréquemment diagnostiquées dans les centres de santé particulièrement chez les nouveaux nés et les enfants en bas âge.
Justice et sécurité Dans la région, tous les justiciables n’ont pas accès à la justice. Dans les sections communales particulièrement, la soif de la justice est forte. Il n’ y a qu’un Tribunal de Paix et un Commissariat de Police ayant juridiction sur toutes les sections rurales; il n’y a pas d’Avocats pour assurer la défense des personnes qui sont comparus par devant le Tribunal. Sinon, quelques Fondés de Pouvoir qui se dégagent à la limite de leur savoir. Dans ces conditions, il est très difficile pour les Juges qui ne disposent pas de matériels adéquats de s’acquitter de leurs taches. Les Habitants de certains quartiers sont connus pour la pratique de la vengeance privée pour se donner justice dans la résolution des conflits, en utilisant des procédés extra-judiciaires. A maintes reprises, des bandes rurales armées de machettes et de piques descendent dans la ville po
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